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Cannes 2010, le cinéma et l’audiovisuel européen présents dans la course mondiale.

Malgré la morosité de la crise, une récolte croissante.

samedi 8 mai 2010, par N.E. Tatem

Il est vrai que l’ambition de rayonner dans un monde devenu, non pas étroit mais, ouvert aux échanges et transferts de produits divers, les arts modernes tiennent le rôle redouté d’être les premiers moyens dont on fait usage pour atteindre un maximum de personnes de l’humanité. Proposer une Å“uvre à autrui, c’est déjà un acte de créateur et un message avec bien des soubassements plus fraternels que présidés de paranoïa.

Le cinéma, à la veille du festival de cannes 2010, ainsi que les productions qui lui sont affiliés par le petit écran, reste encore un point d’orgue incontournable pour contourner, sinon faire oublier par son impact divertissant, la crise qui n’a encore traduit toute son ampleur et sa perspective. Une bifurcation sur la plaisance.

Désormais les moindres recoins du globe terrestre sont plus accessibles que par le passé avec une mondialisation et l’apport des nouvelles technologies de communication satellitaires et autres réseaux. L’image, les sons de l’info, les choses artistiques et de distraction s’en passent, avant toutes autres richesses, des frontières.

Selon l’Unesco et contrairement à l’idée établie, les américains sont détrônés par les productions indiennes et Nigériennes avec leurs deux machines : Bollywood pour la première et Nollywood pour la seconde. Donc à bien regarder la crise, elle dénote que le monde suit un changement qui permet aux pays émergeants d’être présents, du moins pour satisfaire leurs populations, dans des activités qui ne leur étaient pas accessibles.

Ces deux ensembles, Bollywood et Nollywood, basés essentiellement sur un partage altruiste des moyens, studios et outils techniques, partent en flèche ascendante dans le domaine de l’audiovisuel. Au-delà de leurs « blings blings » ostentatoires, ils ont avaient leurs auditoires respectifs en attente, et maintenant ils les balisent. Ces nouveaux trusts, comme les prédécesseurs, aspirent à disposer de nouveaux marchés et lorgnent plus à ceux vierges que ceux où les normes leurs sont hostiles et les freinent. Déjà en 2006, la production de Bollywood a atteint 1000 films et celle de Nollywood 900 films. De quoi étonner ceux qui n’ont entendus de tels résultats. Les Etats-Unis en troisième en 2006, étaient depuis toujours talonnés par les européens et le sont encore en 2009.

La caractéristique première de cette production audiovisuelle nouvelle, d’Inde et du Nigéria, est qu’elle se fait avec des modes radicalement différentes de la tradition cinématographique et celle encore maintenue par les autres pays. Les films sont tournés quasi-exclusivement en vidéo (particulièrement pour Nollywood), et sont distribués dans des salles de type « cinéma vidéo ». L’industrie locale, trouve ainsi son avancée en réduisant énormément les coûts très lourds liés aux productions cinématographiques habituelles. Les publics locaux sont ainsi contentés et l’activité des salles de projection, bien allégée, trouve son aubaine. Mais ces films sont loin de décrocher une quelconque part du marché mondial.

Dernier film de Rachid Bouchareb, dans la sélection 2010 : Algérie, Les hors la loi, sujet à polémique.

L’Europe tient le cap : 1 168 films en 2009 (documentaires inclus)

Depuis 1992 un instrument de suivi de l’audiovisuel européen rend d’énormes services pour cette culture. Tant pour l’action économique que la promotion des produits de ce secteur par qui le vieux continent dispose de cette structure qui clarifie comment il faut tenir tête à la gigantesque concentration hollywoodienne et aux nouveaux arrivants sur le marché. Surtout à la première du fait des énormes échanges dus aux caractéristiques de leurs publics. Il s’agit de « l’Observatoire européen de l’audiovisuel ». Et on se préoccupe plus fortement et d’abord de préserver ses propres circuits de l’agressivité exogène, et naturellement tenter de gagner des parts sur la surface de la Terre.

Comme le montre cette page Web mise en line le 6 mai 2010, les statistiques restent encore non définitives mais révèlent des d’une grande utilité. Il se dégage qu’en 2009, pour les 27 pays qui composent l’union européenne, 28 films ont été produits de plus pour l’année dernière (2009) par rapport celle qui a précédé (2008 déjà record). La progression continue, malgré le scepticisme et la grande dépression de la crise économique multidimensionnelle qui a été signalée dès juin 2008. L’apport de l’Allemagne a eu une forte augmentation des films de fiction, passant de 96 en 2008 à 129 en 2009 (+33).

Enfin en termes d’entrées, les films français restent les plus plébiscités du marché européen, en dépit du fait que leur part de marché soit tombée de 12,1 % en 2008, année qui est marquée par l’extraordinaire succès de Bienvenue chez les Ch’tis. Gr ce à de forts résultats dans leur propre marché, les films allemands occupent le deuxième rang avec 4,1 %, suivis par les productions britanniques comptant pour 3,9 % du total des entrées dans l’Union européenne.

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