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Pour des miettes de la rente, deux candidats face à Tebboune.

Un vote présidentiel joué d’avance par le blocage de la transparence.

mardi 3 septembre 2024, par Djamel Damien Boucheref

Pour le même régime de postindépendance, assumer sa caractéristique autoritaire est argumentée de nationalisme et de menaces exogènes et endogènes. « Cap Sigli », en 1979, à la mort de Boumediene, opte au couvercle militaire qui prend en main les affaires politiques, en réduisant les libertés. Il n’y a pas de complexité pour ce modèle où l’armée agit en puissance publique.

En 2021, les bureaucrates succédant à Bouteflika ont amandé le Code pénal, pour intituler d’acte terroriste et de sabotage «  tout acte visant la sécurité de l’État, l’unité nationale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions  ». Les manœuvres, à l’encontre des opposants légaux, sont établies «  … Inciter par quelque moyen que ce soit à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels et à porter atteinte à l’intégrité du territoire national.  »

Terrorisme et partition, les bureaucrates dupent l’armée en Algérie.

La parodie électorale, du 7 septembre 2024, en Algérie, n’a pas de comparable. Y compris le mandat achevé de Zeroual de 1995, remporté avec 61,3 % des voix, face à Nahnah, n’a pas été si aléatoire. L’atmosphère de non-liberté et de non-exercice de la citoyenneté, fait de ce vote une opération destinée à se conformer au calendrier institutionnel en l’absence de tout esprit démocratique.

Les modalités sont en effet loin d’être saines, et la pseudo-campagne des trois candidats le démontre avec l’occupation des espaces médiatique en autres, pour assurer une élection équitable. Les observateurs sont unanimes, la victoire, du président sortant, est à cent pour cent certaine. Les deux candidats qui tentent de justifier leur aventure, sont perçus comme des politicards véreux de l’alliance systémique.

Le constat du climat pré-électoral est jalonné par des restrictions continues à l’encontre de l’activisme politique de l’opposition. Outre que des journalistes, des organisations de la société civile ou d’autres citoyens qui tentent d’exercer leurs droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression, sont réprimés, jugés et condamnés.

Deux candidats concourent au scrutin, face au président en exercice, comme des comédiens. Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix et Youcef Aouchiche, le secrétaire général du Front des forces socialistes. Tout déshonneur est remplacé par « l’intérêt national », ces opportunistes sont lancés dans la convoitise du trophée sous monopole.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a choisi de retirer sa participation, reconnaissant des « conditions injustes ». Emprisonnée de 2020 à 2021 pour « atteinte à l’autorité militaire » et « complot contre l’autorité de l’État » dans le cadre du Hirak, elle accablait les militaires, dès janvier 2019. Alors que les généraux cherchaient à déloger le gang de Bouteflika que cette carriériste a amplement servi. Aux législatives de 2014, son PT eut 25 députés qui le quittèrent, un mois après, leur élection, rejoignant le faux-FLN.

Fethi Ghares, coordinateur du MDS, a été placé sous contrôle judiciaire après une brève arrestation. Les emprisonnements pour délits d’opinion, visant principalement les dirigeants de l’opposition, se sont multipliées ces dernières semaines. Le 20 août, Atmane Mazouz, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont le principal fief se trouve en Kabylie, a été arrêté puis relâché.

Chaque vote présidentiel en Algérie, tous des discours stériles.

Karim Tabbou, président de l’Union sociale et démocratique (USD), un parti embryonnaire issu du FFS, non agréé par les autorités, a quant à lui été informé que les conditions de son contrôle judiciaire avaient été durcies. Figure opportuniste ayant tenté de détourner le Hirak à son intérêt, en associant farouchement les islamistes, il n’a plus le droit de publier des commentaires politiques ni de participer aux débats.

«  Les autorités algériennes maintiennent leur mainmise sur l’espace civique  », a déclaré à MEE Nadège Lahmar, membre de l’équipe de recherche d’Amnesty International sur l’Algérie. Et à mesure que l’élection présidentielle approche, la répression devient plus dure, a-t-elle ajouté.

À l’issue d’une visite en Algérie en 2023, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association, Clément Nyaletsossi Voule, a pointé dans un rapport « l’utilisation de lois répressives et inconstitutionnelles de l’ère pré-Hirak pour réprimer la dissidence pacifique ».

Bref «  souffle de liberté  », le HIRAK de 2019 en Algérie a été aidé, même voulu, pour ne pas dire directement manipulé, par l’armée qui voulait déloger le gang de Bouteflika. L’autocrate impénitent, fabriqué au groupe d’Oujda, était embarrassant et indécrottable.

Le 1ᵉʳ mandat de Tebboune, candidat à sa réélection en septembre, est marqué par des violations des droits de l’homme. Ces atteintes ne sont jamais réparées en Algérie, telle une injustice criminelle des despotes impunis.

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