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Réforme du système éducatif en Algérie, réclamée par les syndicats et la société civile.

Quand est-ce que le citoyen algérien sera satisfait de la qualité de l’enseignement ?

vendredi 24 mai 2024, par Moussi Nassim

Plusieurs ministres sont passés par le secteur de l’éducation en Algérie, rares ceux qui ont vraiment une volonté politique de faire en sorte d’aboutir à un enseignement de qualité. Nouria Benghebrit avait une politique de moderniser l’école. Elle avait fatalement rencontré des contraintes qui ont stoppé son projet.

Au lendemain de l’indépendance, le peuple algérien s’est considéré le plus illettré dans le monde (74,6% en 1966). Il était quasiment analphabète, vu la politique menée par les autorités coloniales françaises et la difficulté pour les algériens de suivre leurs études pendant la période d’occupation.

Après l’indépendance, le système éducatif algériens était vulnérable et dépendant de la métropole coloniale. D’ailleurs, la plupart des programmes sont inspirés du système éducatif français.

Dans la catastrophe, l’école algérienne devant une réforme qui agite les réacs.

En Algérie postindépendance, la démocratisation de l’enseignement sur tout le territoire national et pour toutes les catégories sociales ainsi que la fourniture des études gratuitement, autorités algériennes ont investi massivement dans les infrastructures de base. Car ce sont des étapes considérées prioritaires pour le développement du pays.

La mise en œuvre, à partir de 1981, de l’arabisation de l’enseignement du calcul, donné jusque-là en français, va tendre à « désinstrumentaliser » cette langue en l’excluant du champ scolaire comme langue d’apprentissage des matières autres que le français lui-même. Aboutissant à l’arabisation totale du bac en 1989-90.

L’unification linguistique s’étant accomplie dans le primaire et le secondaire (lycée), le problème se trouve reporté au niveau du supérieur où les tensions ont été portées à l’extrême dès cette rentrée 1990-91. Cette arabisation a fait que l’idéologie des sortants du système éducatif algérien a une tendance religieuse, bien que les excellents élèves, dans leur majorité, continuent leurs études dans les deux grandes universités arabes (Al azhar, zaytouna).

Plusieurs ministres sont passés par la tutelle la plus sensible, celle de l’éducation nationale, mais le problème d’une vraie réforme persiste. Ne veut-on pas vraiment qu’on aboutisse à des générations cultivées et érudits ?

La réforme de 2003 n’a pas complètement satisfait les spécialistes en pédagogie et la plupart des inspecteurs de l’éducation, pour plusieurs facteurs, dont la qualité des cours, la charge des programmes, la répartition des heures sur les matières, entre autres.

La décennie 2000 est considérée comme une période où on réforme pour régresser, la politique et l’idéologie de Ben Bouzid n’était pas sur la voie de la modernité, plusieurs facteurs nous laissent dire que ces réformes étaient juste pour la forme.

Du programme de Benghebrit : Dans l’école algérienne, le théâtre et le cinéma se substituent aux matières civiques et religieuses.

L’arrivée de Benghebrit, en 2014, au ministère de l’Éducation a donné des étincelles d’espoir pour les spécialistes, notamment les modernistes. Hélas, elle était contrainte par des compagnes de dénigrement des journalistes arabisés, faisant des polémiques sur des futilités dans le but d’arrêter l’avancement du projet de cette ministre qui aurait été plus moderniste et qui aurait marché avec les temps présents.

La fameuse polémique sur Nouria Benghabrit et l’expression "Bismi Allah" est illustrative. Elle a éclaté en 2017, lors d’une conférence de presse, elle avait déclaré qu’il n’était pas obligatoire pour les élèves de mentionner "Bismi Allah" ("Au nom d’Allah"), en début d’exercice ou de devoir scolaire. Cette proclamation a provoqué un tollé parmi certains groupes conservateurs en Algérie, pour qui la mention de "Bismi Allah" est une tradition et une marque de respect envers Dieu.

Certains ont critiqué Benghabrit et ont considéré comme une atteinte aux valeurs religieuses et culturelles de l’Algérie. D’autres ont soutenu sa position en mettant en avant la liberté individuelle et la laïcité de l’État. Grosso-modo, le système éducatif en Algérie connaît différentes phases de réformes et d’évolutions depuis son indépendance en 1962. Voici un aperçu des principales périodes :

L’école algérienne à l’orée d’une rentrée annoncée par des concertations.

  • 1. Indépendance à 1980 : Durant cette période, l’Algérie a mis en place un système éducatif basé sur le modèle français, avec un enseignement en langue française et un système de diplômes inspiré de la France.
  • 2. 1980-1990 : Cette période a été marquée par des réformes visant à arabiser l’enseignement et à promouvoir la langue arabe comme langue d’enseignement principale.
  • 3. Années 1990 : En réponse aux défis économiques et sociaux auxquels l’Algérie était confrontée, des réformes ont été entreprises pour moderniser le système éducatif, notamment en introduisant de nouveaux programmes et en améliorant la formation des enseignants.
  • 4. 2000 à nos jours : Depuis les années 2000, l’accent a été mis sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement, la promotion des compétences pratiques et professionnelles des élèves, ainsi que sur l’amélioration de l’accès à l’éducation pour tous les citoyens.
  • En résumé, le système éducatif en Algérie a connu différentes périodes de réformes visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à répondre aux besoins de la société.

Par ailleurs et concernant le volet pédagogique, le ministre actuel, M. Belabed a annoncé pour la rentrée scolaire 2024/2025 une nouvelle réforme visant à alléger les programmes et à réduire certaines matières pour certains niveaux. D’après le même responsable, cette approche vise à mettre en place des programmes allégés : «  La suppression de certaines matières pour certains niveaux n’est pas définitive puisque ces matières seront dispensées plus tard pour les élèves. Cette démarche sera appliquée suivant les recommandations d’experts en pédagogie  » a-t-il assuré dans une déclaration à la presse. En outre, ces petites réformettes ne sont pas suffisamment convaincantes, pour les syndicats et la société civile.

Un système éducatif basé sur l’examen des élèves plutôt que d’acquérir le libre arbitre, les élèves au Japon ne passent pas les examens jusqu’à l’âge de 15 ans. Ils passent leurs neuf premières années à développer leurs compétences intellectuelles.

En guise de conclusion, nous espérons rattraper le retard que nous avons fait par une réforme approfondie du système éducatif qui est la clef pou tout développement.

Nous organisons des sondages et enquêtes. Vous êtes invités à vous inscrire à nos panels. Merci si vous participez.

Vous pouvez répondre, au court sondage, en langue arabe.-

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