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1er vendredi du ramadan en Algérie : les manifestants plus solidaires et galvanisés

Les procédures inquiétantes du tribunal militaire, sans déroger entre justiciables

samedi 11 mai 2019, par Djamel Damien Boucheref

Gaïd Salah, le chef des armées en Algérie, a déposé Bouteflika. Une révocation en réponse à la colère collective qui refait plus sagement le film d’octobre 1988 que celui du printemps arabe de 2011. Le général au super grade majoré de « corps d’état », se contente aussi d’une constitution dont l’obsolescence est établie. Il garde la suite qui présume prolonger le tutorat paternaliste qui a plus sévi que gouverné.

Les tenants du règne despotique ébranlé depuis le 22 février, tablaient sur le jeûne du ramadan pour que les manifestations cessent. En effet les programmes et les habitudes quotidiennes, comme les heures de nutrition des 2 repas du jour, sont grandement perturbés. Au contraire, la jeunesse est plus galvanisée. Le nombre de protestataires n’a pas diminué lors du 1er vendredi, la solidarité s’est plus encouragée.

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L’autre second point marquant de l’évolution de la situation politique en Algérie, c’est l’enlisement du PT "Parti des Travailleurs" dans les manigances du clan Bouteflika contre l’armée. L’incarcération, par un tribunal militaire, de sa cheffe, Madame Louisa Hanoune, au courage indéniable et première femme candidate à la présidence d’un pays du monde arabe, est de loin le signe de l’imbrication des politicards avec le pouvoir que rejette le peuple.

Mme Hanoun est connue tel un acteur de la rencontre de Sant’Egidio, en 1991. Celle qui dénonçait l’armée, bloquant l’accès des islamistes à une majorité au sein de l’assemblée nationale. En outre sa démarche avec Gaïd Salah le 13 février 2014, à la veille du 4è mandat de Bouteflika, explique ce qu’elle fait jusqu’à maintenant et depuis plusieurs années.

Cette relation avec le frère du président ou bien le vice-ministre de la défense, Gaïd Salah, ainsi qu’avec le ministre de la justice et de l’intérieur soutenant la prolongation du règne Bouteflika, en 2014, ne garantit toujours pas sur la solvabilité de la classe politique, honnie par les citoyens.

Des analyses savamment caricaturales essaient de démontrer que le mouvement politique, de 2019 en Algérie, est capable de démanteler l’ancienne garde. Alors qu’elle n’a aucune protection des opportunistes et des aventuriers, la protestation est et approximativement organisée. Malgré son paisible déploiement, démunie de programme et de délégués dûment certifiés.

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L’œuvre majeur de Bouteflika pour perdurer est de mettre au piloris les militaires qui le gêneraient dans son espoir de mourir au trône. Mais c’est la population qui l’a impacté de sa colère. Il créa aussi une secte d’oligarchiques qui se substitua aux entrepreneurs, qui existaient avec la guerre de libération, et dont les enfants rêvaient de socialisme au temps de Boumediene.

Il est difficile d’entretenir une discussion sereine sans qu’un expert ne vienne prétendre que le lobby sioniste gouverne l’Algérie, que le gaz algérien est donné gratuitement à la France et un autre d’exposer les prétendues grosses fortunes des généraux de l’armée. Cette réalité des « infox » (fake news) dans ce pays livré maintenant à une révolte populaire sans guide, est devenue un vrai danger.

La situation est devenue angoissante pour l’élite qui présume passer en seconde république sans heurts. La restauration d’une Algérie émergente est l’objectif du "hirak". C’est même une question de vie ou de mort, pour un pays qui a connu les complots de ses décideurs qui n’ont pas été jugés. Comment oublier le prêcheur El-Ghazali, venu fomenter un terrorisme à grande échelle ?

Les faits en cours en Algérie, sont inédits et sont arrivés à chasser Bouteflika du pouvoir, avec l’aide directe de l’armée. Leur ampleur dessine l’Algérie de demain et reconfigure les scènes géopolitique maghrébine, méditerranéenne et sahélienne. Alors que l’impatience, de se débarrasser des anciennes figures, taraude les manifestants, le vote prévu le 4 juillet devient incertain.

Participer à notre mini-sondage de moins d’une minute. Anonyme on peut exprimer, sans obligation, son opinion.

Sa question unique est : Qui après Bouteflika ?

Cinq choix ayant trait au profil, au parcours et à la personnalité du prochain président. ICI - MERCI

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