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Les années 90 : du Soudan, les islamistes de Benladen visaient l’Algérie
lundi 7 mars 2016, par
Hassan Tourabi vient d’être foudroyé par une crise cardiaque, le 5 mars 2016 à Khartoum. Cet éminent personnage, de l’ « Internationale Islamiste » qui associe le soft et le hard de l’islamisme, est l’un des grands protagonistes des filières djihadistes. Il a trimé toute sa vie, décédé à 83 ans, comme militant de l’obscurantisme qui a généré aussi bien Al-Qaïda que Daesh. Il était considéré un érudit de ceux qui assuraient, dans leurs prêches, de l’accès au paradis aux criminels qui ont terni l’islam. Il avait suivi des études poussées en droit : maîtrise de l’université de Khartoum (de 1951 à 1955), puis un master de l’université de Londres et enfin thèse à l’université de la Sorbonne de 1959 à 1964.
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De son triste parcours, il y a la représentation les « frères musulmans », depuis les années 60, dans son pays le Soudan. En vain son projet politique, couvé par son parti « le Front de la charte islamique », n’a pas délivré ce grand pays africain de la pauvreté. Malgré les richesses, la misère n’a pas levé son pied écrasant, depuis des décennies d’indépendance.
Et en plus les chrétiens du Soudan ont milité pour la partition et l’ont obtenue. Ils ne supportaient plus les persécutions que leur livraient impitoyablement les musulmans sous la houlette de Tourabi.
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Ce leader de l’islamisme international a accueilli Benladen pendant les dernières années 90 du siècle passé. Précédemment, lors des années 80, il a créé des camps d’entrainement pour terroristes musulmans. Ces lieux de formation pour des milliers de « djihadistes » destinés à l’Afghanistan fonctionnaient à plein régime au Soudan, en Arabie Saoudite et Peshawar au Pakistan. Toutes les tendances islamistes déversaient la fraîche et juvénile chaire à canon pour libérer le pays afghan…
Mais les américains et la presse présentaient le chef d’Al-Qaïda, avec un certain Massoud et Tourabi, comme des héros de l’anticommunisme. La pseudo-idéologie qui prône la charia islamique vient de perdre un de ses plus actifs prédicateurs. C’est l’une des voix écoutées dans les milieux de la doctrine "djihadiste", notamment en Afrique.
Porte-parole des Frères Musulmans en Afrique.
Cité par la commission d’enquête parlementaire des Etats-Unis pour les attentats du 11 septembre 2001, au paragraphe 312, en page 57 de son rapport, Tourabi n’est pas inconnu dans les milieux islamistes qui restent impénétrables, au grand public, du fait de la limite de l’usage exclusif de la langue, notamment dans la propagande. Ses travaux sont encore plus vastes. Comme ils sont ombiliqués, avec le rang de personnalité influente, à la nébuleuse théologique derrière toutes les formes de djihad… |
Les Membres de la commission parlementaire |
Les Frères Musulmans égyptiens ont essaimé davantage et spécifiquement dans le Monde arabe, parce qu’ils ont aussi un discours panarabe entrant dans le standard du nationalisme de l’ensemble arabe. En effet, la secte née et entretenue à Al-Azhar, a eu des adeptes dans d’autres pays musulmans, mais ils sont restés moins influents.
En Algérie par exemple, avec l’élargissement de l’utilisation de la langue arabe, ils ont pénétré avec les enseignants coopérants syriens et égyptiens des années 60 et 70. Un certain Benabi, les traditionnalistes et autres résidus de l’association des Oulamas (de Benbadis) y trouvèrent leurs échos.
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Au Soudan, pays frontalier d’Egypte, les « frères musulmans » avaient le plus profond ancrage. Et où ils ont appliqué la charia islamique et ont réussi à l’inscrire dans la constitution soudanaise. Le Soudan, habité par des chrétiens et des animistes, subit la partition de son territoire en 2011. Le Sud-Soudan, concentrant des populations de confession non-musulmane, est le dernier Etat reconnu au niveau international.
Dans les autres régions soudanaises, la rigueur islamiste règne. Un tribunal de Khartoum a condamné, jeudi 14 mai 2014, une femme enceinte, de huit mois, à la pendaison. Parce qu’elle a adopté la religion chrétienne. Née de père musulman mais élevée par sa mère chrétienne-orthodoxe, Meriam Yahia Ibrahim Ishag s’est mariée à un chrétien-catholique.
Avant son exécution à la peine capitale, elle devait passée par 100 coups de fouet, comme comble de barbarie. Libérée officiellement le 24 juin 2014, elle se réfugie à l’ambassade des États-Unis le 27 du même mois, Meriam quitte le Soudan avec sa famille le 24 juillet pour l’Italie, où elle a été reçue par le pape au Vatican.
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Voir en ligne : Notre dossier : SOUDAN
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