Accueil > Arts / Culture > Culture et Arts : La critique, l’information et les sorties culturelles. > 2- LA VIE LITTERAIRE. > La plume de journaliste que le chroniqueur Kamel Daoud a rangé...
... est celle désormais attendue dans la littérature algérienne !
dimanche 21 février 2016, par
K Daoud a démontré plusieurs fois déjà sa sérénité, en évitant de réagir à l’emporte pièce à ses détracteurs. Il continue son périple quand la meute aboie à son passage. L’écrivain avait déjà, comme commentateur, éditorialiste et émetteur d’opinion, dépassé certaines murailles psychologiques. Tel un évadé, rescapé des nouvelles générations de son pays, les moins de 50 ans en Algérie, nées après l’indépendance. Il observe et s’exprime, avec un verbe truculent et acerbe, dans la presse. Il a franchi le pas en littérature. Et une tempête dans l’actualité, le décide de se retirer du journalisme.
Kamel Daoud - Meursault, contre-enquête par Populi-Scoop de : Acte-Sud
- La génération accablée, par un indécrottable tutorat des historiques de la libération, celle de [Kamel Daoud], n’arrive toujours pas à reprendre le flambeau de ces aïeuls, à l’héroïsme inopérant dans l’édification. Elle nourrit une révolte assourdie et asphyxiée par des frustrations... et la religion mutée en férocité politisée. Celle que Kamel Daoud transcrivait sur le quotidien d’Oran, en soulevant la situation du Monde dit musulman, sans omettre le côté « jardin algérien ». Il en croquait à satiété !
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Une déclaration d’autocensure
Le despotisme des pouvoirs illégitimes, rencontrés et dénoncés par nombreux journalistes algériens, est toujours bardé d’islam. Une chimère de cohésion par la piété prend le dessus sur le rationalisme...
Ce qui est aussi à l’origine des malheurs qui prennent, en fin de compte, une ampleur terroriste. La société des cinq prières quotidiennes, par la volonté des décideurs séduisant les masses avec du populisme, est le plat fade et difficile que digérait le polémiste de l’Oranie et nombreux disciples de l’école querelleuse.
Dans la vidéo suivante, un autre journaliste, aussi entré en subversion, Fodhil Boumala, qualifie d’autocratie orientaliste, le modèle de nationalisme arabe qui gouverne l’Algérie. Ce critère du nationalisme arabe est aussi islamique, dont l’extension naturelle est le salafisme !
Alternance ratée en Algérie - islamisme méconnu par Populi-Scoop
Ce second journaliste ne va pas, dans sa critique de Bouteflika, jusqu’à entrevoir l’islamisme comme seule alternative active et en perspective de recevoir les clés, des actuels dirigeants qui ont déjà puisé dans le nationalisme religieux. Mais son insatisfaction, analysant les faits, est une colère bien alléguée par tous, cérébrale sur le personnage et le diplomate : Bouteflika.
Le repère Albert Camus, philosophe du Nietzschéisme et dramaturge, dans une Algérie sous tension nationaliste.
K Daoud s’est attaqué à Albert Camus, dans le but de détruire une hypocrisie colonialiste de l’œuvre félicitée par le Nobel. La modique représentation de l’arabe dans les romans de l’auteur français né en Algérie, a déjà suscité l’indignation, outre son adhésion à "l’Algérie française". Une méditation sur le mépris pour les personnages longtemps refusés à la citoyenneté de l’occupant : l’arabe faisant un service.
La réplique à l’idée de la négation française, visée par la plume de l’auteur algérien, personnifie une victime méprisée. Citée dans la fiction qui a pour titre « l’Etranger », K Daoud lui donne un nom : Moussa. Le narrateur se porte en frère de « l’Arabe » tué par Meursault. Il emprunte à Ali Lapointe, une part de la mémoire circonstancielle d’Albert Camus, le concitoyen raté !
L’assassinat est d’une insoutenable impunité, l’autochtone colonisé est une cible gratuite, tel un humain secondaire. Déjà dans l’autre roman « La peste », Camus raconte une épidémie réelle, dont les victimes arabes plongées dans la misère, encore plus nombreuses que les colons, n’existaient pas dans cet autre récit.
On ne peut pas reprocher à Camus de s’intéresser à autres, que son peuple. Mais pour un natif d’Algérie cela manquait d’équité. Attendue comme critique politico-historique de Camus, « la contre-enquête… » a été finalement reprise par des éditeurs français.
Camus, étudié en France, fait des vagues sur les rivages du sud.
L’écrit a finalement challengé comme l’un des deux derniers, pour le prix Goncourt 2014, ratant le titre d’un point. Récupéré, bien plus d’un an après sa parution en Algérie, le livre de K Daoud fait une succession, aussi bien par le livre que l’opinion, à Albert Camus, qui lui a déçu les nationalistes de la libération.
Dans le paysage des réactions algériennes, au succès de Kamel Daoud, obtenu en France qui sert de rampe de lancement à nombreux créateurs algériens, les islamistes se sont déchaînés à coup de Fetwas sur les chaînes-TV arabophones et les réseaux sociaux d’Internet. Et...
... La critique a déménagé vers la cruauté, l’inquisition tellement endémique, jouit d’un spectre expansif, qu’on la croirait inscrite aux gènes. L’auteur de « Minotaure 504 » ne lésinait pas de l’incendier. Ce dernier ouvrage, recueil de nouvelles, a été sélectionné en 2011, pour le Prix Goncourt de la nouvelle et pour le Prix Wepler-Fondation (avec La Poste).
Finalement ce romancier en herbe échoit dans l’école des parias que l’ennemi imaginaire, de l’Algérie qui recule, semble vouloir adopter. La confiance qui lui est due, est en lui-même, dans sa parole, qui le protégera dans le retranchement nouveau qu’il a choisi. Il prend du recul de son métier de journaliste, ce qui lui dégage le sentier de l’érudition. Bonne route !
Le 14 février 2016, il publie une tribune reprise notamment dans le New York Times, suite aux agressions sexuelles du Nouvel An 2016 en Allemagne. Kamel Daoud y évoque la misère sexuelle du monde arabe. Un collectif d’anthropologues, sociologues, journalistes et historiens l’accusent en retour de recycler « les clichés orientalistes les plus éculés » et d’« alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen, sous le prétexte de refuser tout angélisme ». L’écrivain, victime d’une fatwa en 2014 est choqué : « je pense que cela reste immoral de m’offrir en p ture à la haine locale sous le verdict d’islamophobie qui sert aujourd’hui aussi d’inquisition ». Il décide alors d’arrêter le journalisme.
Source Wikipedia : Kamel Daoud en février 2015.
Par Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons - cc-by-sa-3.0,CC BY-SA 3.0
– Prix Mohammed Dib 2008
– Prix François-Mauriac 2014
– Prix des cinq continents de la Francophonie 2014
– Prix Goncourt du premier roman 2015
La Laïcité seule solution au Monde Musulman...
par Populi-Scoop
- Humeur garantie pour cet article.
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Sa question unique est : Qui après Bouteflika ?
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Voir en ligne : Notre précédent sujet - Réplique d’un livre algérien : contre-enquête à "l’étranger" de Camus.
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