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Le pétrole un "don divin" aux algériens avec une autocratie

Un 24 février sous le signe du gaz de schiste

jeudi 26 février 2015, par Djamel Damien Boucheref

Le double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971 et de la centrale syndicale UGTA, n’a jamais été tant politisé que cette année 2015. L’esprit de fête complètement écarté, l’offensive des avocats du régime de Bouteflika qui sont sortis en force, défend la ridicule intronisation d’un président handicapé et la continuité d’une économie, soutenue par le don divin du pétrole.

Sachant entretenir un continuel ballet diplomatique qui lui rend visite, depuis l’accentuation de sa maladie, Bouteflika s’en sert à masquer le caricatural 4ème mandat, par lequel il a distribué des rôles à une myriade de clans et de castes qui continuent la médiocrité et l’exclusion. La vieille, le lundi, le ministre de l’Energie Youcef Yousfi avait annoncé la création prochaine d’un observatoire national de prospection du gaz de schiste qui aura pour mission le suivi et le contrôle des opérations de prospection.

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Depuis des années, des sujets de mobilisation des citoyens, comme maintenant celui de la nouvelle donne énergétique du gaz du schiste, ont été quasi inexistants. Dans plusieurs villes du pays des citoyens sont sortis exiger la rupture avec le nouveau choix et toute l’orientation rentière du pétrole qui ne laisse guère place à une émergence économique variée. La plus imposante marche fut celle de la ville du sud In-Salah (premier site d’exploration du pays) où depuis des semaines elle n’a pas cessé de tenir des protestations.

Le sauvetage du pouvoir utilise désormais la « théorie du complot » et son classique « main étrangère ». Le chef du gouvernement et le premier responsable du syndicat ont déclamé des discours en cohérence avec la répression d’usage ont scandé et répété le même discours. En brocardant les contestations les causeries cocasses, par leur teneur populiste et les piètres vocabulaires des orateurs, ces deux porte-voix ont laissé une bien trace de familiarité de l’autocratie qui se satisfait de ses errements.

Ce jour aussi l’opposition a organisé une manifestation qui a été obstruée dès ses premiers pas. Le mouvement citoyen Barakat et les Algériens du sud ont déjà pris à bras le corps la question du gaz de schiste, mettant au devant cette controverse. Ce qui a disproportionné, par rapport au nombre de personnes regroupées à la grande poste d’Alger, la présence des forces de police qui n’ont pas lésiné à arrêter une cinquantaine d’individus et bloquer les leaders politiques, venus exprimer tardivement leur rejet de la nouvelle aventure énergétique, à laquelle pousse un pouvoir à la légitimité douteuse.

Quand la régression des tarifs de l’énergie a commencé dès le mois d’août de l’année dernière, elle était considérée ponctuelle pouvant ne pas durer. Mais des mois et des semaines plus tard, l’évidence d’un redressement du prix du baril, auquel est lié l’indice général de la valeur des hydrocarbures, s’est échappé puisque la chute a continué depuis. Affiché à 43.56€, le lendemain 25 févier, le cours s’est redressé de 4 à 5 euros depuis un mois, le 25 janvier.

Bouteflika dans l’incapacité physique de se déplacer et de parler, apparaît toujours en chaise médicalisée roulante. Et depuis le début l’année 2015 un micro, amplifiant sa voix que les prises de vue de la télévision publique ne montraient pas, est devenu une banalité qu’on ne cache plus désormais. C’est au président de ressentir pleinement la gravité de la situation où se rejoignent la baisse des revenus du pays et le refus grandissant de la population de rester dépendante de la rente pétrolière.

Tel un pictogramme majeur dans la transformation contemporaine de l’Algérie, cette date prend une signification tout à fait alarmiste avec la chute du prix du pétrole entamé à l’été 2014. Le chef de l’Etat dans un message lu en son nom à Arzew (Oran) par le conseiller à la Présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, ne s’est pas empêché de soulever la « sécurité économique ».

Bouteflika voit le lien entre la contestation interne et le complot externe, l’extrait de son message, du 24 février 2015, adressé au peuple « … poursuivre la construction de notre pays et le protéger contre les nuisances générées par les tentatives internes et externes pour le déstabiliser. »

Prix du Pétrole brut WTI 24 février 2015
49.28 $ ?-0.17-0.34%
Cours de clôture du WTI au 24/02
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