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Algérie : une tripartite à deux temps

Eviter les fièvres d’une gouvernance handicapée

jeudi 10 octobre 2013, par Djamel Damien Boucheref

Que bien valoir une tripartie en Algérie, dans le climat politique délétère que traverse l’Algérie ? Plus caractérisée par une farce qu’est la façade montrant un pays fonctionnel, la stérilité maladive du président cherche son dépassement et ce consensus social est déployé pour ce premier but. Aussi bien l’investisseur que le travailleur ne savent pas quelles sont les orientations majeures pour en saisir les détails, passant pour secondaires, les concernant.

Aucune ambition n’est consignée face à l’urgence tombée avec sa rentrée sociale. La chute des revenus algériens au 1er semestre 2013, avec le recul de la balance des paiements annoncée selon un bilan officiel ressortant des résultats des échanges internationaux, n’est même pas à l’ordre du jour. Alors que c’est le cas incontournable d’un ordre du jour qui s’impose à cette tripartite.

A dessein d’ouverture des investissements pour l’émergence de laquelle le pays a divorcé depuis plusieurs décennies, cette parodie sur jachère ne tire, de la loi de finance 2014 votée dernièrement, aucune cohésion avec l’atmosphère qui règne depuis, la maladie de Bouteflika, le mois d’avril 2013. Le nouveau budget accorde des largesses aux entrepreneurs et promet des recrutements (de 700 000 fonctionnaires, on passe à 900 000 emplois) et des hausses de salaires...

Cette tripartie s’articule en geste d’anxiété, émettant une fausse note. Comme la photo d’un président assis et entouré d’un gouvernement debout, elle a l’effet contraire. Elle teste cependant la grogne tant redoutée. Mais à cette dernière aussi, les largesses financières du pays dilapident tous intérêts à développer l’effort et entretient le populisme.

Apportant à sa manière la scène manquante à la comédie que le pays tourne, cette nouvelle orchestration obéit davantage à la cellule souterraine entourant un raïs fatigué. Une tentative de ranimer les rangements inertes où sont agencés les acteurs sociaux algériens, telle une mise en scène opérée depuis le palais d’El-Mouradia.

Plusieurs fois reporté, ce forum des décideurs économiques et sociaux que l’Etat est censé modérer ne porte aucune survolte préalable pouvant donner teneur à sa crédibilité. De point de vue qu’aucune maladresse, faute de détruire les décors, ne viendrait libérer les débats.

D’ailleurs aucune doléance préalable n’est formulée par les opérateurs ou l’organisation des travailleurs. Alors M. Sellal se satisfera donc de son premier rôle de technocrate au service de sa majesté confinée dans l’handicap physique.

Pour les observateurs, le travail présidentiel, pour ce conclave à Djenane El-Mithak, est fait à distance par quelqu’un ayant la bonne santé faisant la hiérarchie informelle au chef gouvernement.

La Coordination patronale algérienne (CPA) sera représentée par Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), promet sa déclaration commune à l’ensemble des organisations des opérateurs économiques. Alors qu’on connait pas encore les créneaux porteurs en Algérie. Le tourisme et l’agriculture entre plusieurs attendent des jours meilleurs...

Cette tripartite d’octobre 2013 est dissociée d’une autre qui la prolonge. Attendue en décembre, la seconde une "tripartite sociale" est prévue. Elle se consacrera au volet social où elle a planché, avec la loi de finances, sur la déclaration des augmentations des salaires dès le début de l’année. Dans ce cas, la présente tripartite serait plus obsolète, en reportant à plus tard : salaires et entreprises.

Ouverte ce 10 octobre dans le folklore d’un champ politique marqué par la forte démotivation de l’opposition par rapport au pouvoir, bien enfanter la tripartite consiste essentiellement à positionner les pions en vue des prochaines élections présidentielles.

L’ambition affichée par les dirigeants du pays depuis des années, retenant la relance économique comme point cardinal, n’a en rien, ni par le passé ni en 2013, lever les voiles. Aucun essor n’est perçu et la stabilité politique revient à une population lassée des violences !

Côté opérateurs privés, l’accompagnement des services étatiques est confronté aux trafics des affairistes pléthoriques…

Une quarantaine de laiteries sur les 130 que compte le pays d’adonnaient à couper leur produit avec des graisses végétales, montrent à quels empoisonnement est livré le consommateur algérien. Les dissimulations des fabricants locaux s’évaluent à une centaine de milliards par an.

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