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EGYPTE : Pétition "Tamarod" pour l’an-1 de Morsi

Les Egyptiens s’organisent face au pouvoir de la secte

lundi 27 mai 2013, par Hugo Mastréo

Le 30 juin est la date de l’élection du président égyptien Mohamed Morsi, il y a déjà un an. Le pays a plongé davantage dans l’insécurité et la ruine économique depuis, alors que les nouveaux dirigeants tàtonnent sans pouvoir et vouloir rechercher la stabilité, la prise en charge des problèmes de la population ou bien la relance économique. Si pour le 1er anniversaire, de la prise du pouvoir par les islamistes, une manifestation est prévue et gagne l’attention des égyptiens, la pétition dite "TAMAROD" étonne aussi par l’attrait qu’elle a vite gagné.

Les résistants à l’islamisme dans le monde musulman cherchent à s’inspirer de ce qui se fait dans les pays arabes qui ont vécu le "Printemps" des évictions des dictatures. Un cas d’école vient de naître en Egypte, depuis avril dernier. Il porte le nom de "Tamarod" (rébellion) avec l’objectif de récolter près de quinze millions de signatures pour réclamer le départ du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

Dans le pays de la plus redoutable secte "Frères Musulmans", l’Egypte, les initiatives foisonnent et se multiplient. Après que des militants démocrates ont créé une pétition pour envoyer le Président Mohammed Mursi dans l’espace. Ce voyage où est invité le raïs ramène au projet annoncé dernièrement où il est question de faire voyager, pendant plus d’un an, 4 terriens vers la planète rouge.

Puis celle baptisée "Tamarod" -Site Web TAMAROD-, une pétition appelle à l’engagement de la population pour surmonter l’emprise des religieux sur la vie politique du pays. Un coup inhabituel qui s’est accéléré d’une manière surprenante, mais encore et tout de même trivial. Mais son discours a des échos !

Les volontaires de "Tamarod" (page Facebook) dont le nombre est estimé à quelques 6000 personnes, mènent campagne depuis fin avril, avec l’objectif de récolter près de quinze millions de signatures afin de réclamer le départ de Mohamed Morsi de la présidence du pays. Ce qui est certainement moins satirique, ou plus sérieux, que d’expédier le président égyptien sur Mars.

Pourquoi 15 millions, et non pas plus, ou encore moins ? Parce que Morsi a été élu avec près de 13,5 millions de voix, qui représentent uniquement 51,7% des suffrages exprimés. Et collecter un nombre plus élevé de signatures a certainement ainsi sa signification. D’un point de vue légaliste, l’objectif d’un vote de défiance contre le président est une expression légitime. Mais juridiquement, le parcours est encore à imaginer !

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Jusqu’à présent, disent les organisateurs de la pétition qui appellent aussi à des élections présidentielles anticipées, leur texte a rassemblé plus de deux millions de signatures, dont 800 000 au Caire. Ce qui donne espoir, du fait du nombre de paraphes recueillies en même pas 10 semaines. La pétition est déjà assez populaire, nombreux grands médias du monde l’ont citée.

"Parce que la sécurité n’est pas revenue, parce que les pauvres n’ont pas leur place, parce que je n’ai aucune dignité dans mon propre pays ... nous ne voulons pas plus... " , le texte rajoute : "... La campagne a été lancée parce que le président n’est plus en mesure de gérer le pays... " .

En dépit des doutes quant à l’efficacité de l’initiative et le lancement d’une contre-campagne, au sein des mosquées et par les Frères Musulmans où ils règnent sans partage sur le "Minbar"... Les organisateurs de cette nouvelle campagne ouvertement inscrite dans l’opposition au président Mohamed Morsi, disent que le mouvement prend de l’ampleur.

Pour le journal "Al-Ahram" dans sa version en ligne, l’organe de presse le plus influent du pays, actuellement la pétition est active dans 19 des 27 gouvernorats de l’Egypte, ainsi que dans neuf autres pays. Les analystes sont sceptiques quant à savoir si le gouvernement égyptien prêtera attention à la pétition.

Alors qu’une manifestation de masse devant le palais présidentiel, prévue le 30 Juin, connait aussi des préparatifs assez profonds dans la société égyptienne, visible avec l’intéressement des citoyens. Plusieurs faits sont enregistrés à travers le pays dans ce sillage de la manifestation et de la pétition. Le procureur général de Tanta a ordonné la poursuite d’un médecin qui aurait distribué la pétition "Tamarod" à l’hôpital où elle travaille.

Les Frères Musulmans en sont eux-mêmes étonnés de la mobilisation que croisent cette pétition et l’anniversaire de leur prise du pouvoir. Ils multiplient les communiqués et les interventions dans les médias, qui sont assez nombreux à être leurs affidés et partisans de leurs idées.

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Par ailleurs, les opposants politiques dont Al-Baradaie a rejoint "Tamarod". Parmi eux "Hizb Edoustour" et le parti "Al-Wafd", avec d’autres groupes politiques dont le "Front du Salut des martyrs du peuple égyptien", participent à cette campagne. Tous ont ouvert des bureaux pour recueillir des signatures, même ceux qui n’ont pas de sièges.

L’ancien chef de l’Agence de l’énergie atomique des Nations Unies, a dirigé l’Association nationale du changement en 2010, un groupe de coordination de l’opposition contre le président déchu Hosni Moubarak. Et à l’époque, il a réussi à recueillir plus d’un million de signatures de citoyens égyptiens réclamant une réforme politique dans le pays. <img1033|center>

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Voir en ligne : Notre dossier : L’Egypte dans le Printemps Arabe.

     
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