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Mali : sale temps pour les médias et les journalistes

Mettre au pas l’information en matant les journalistes : la criminalité des dictatures.

mercredi 17 octobre 2012, par N.E. Tatem

L’Algérie a connu, pendant les années 90 alors ce que les islamistes assumaient bien de leur côté, l’hécatombe visant la corporation des journalistes. A l’instar d’autres métiers où les lumières du savoir et de l’innovation montraient la fierté du pays, il fallait "RASER LES MURS" disait une illustre plume de la presse écrite algérienne. Au Mali, pays voisin, cet holocauste effroyable qui s’attaque aux médias en tuant les humains exposés par leur gagne-pain, pour les mettre les deux au silence, bat actuellement son plein.

En réalité, ce n’est pas une spécialité de l’islamo-terrorisme de s’en prendre aux journalistes. Toutes les dictatures espèrent mettre au pas ces employés de la presse et desmédias. Au Mali, ça s’est déclenché avec l’arrivée de la junte de militaires, qui sont partis suite au conflit au nord du pays. Les "putschiste" voulaient faire taire les disparitions des membres de l’ancien régime. Faute de ne pas toucher le journal lui-même, le personnel est ciblé, règle commune à ceux qui espèrent domestiquer un pouvoir, le 4ème !

Depuis les premiers troubles dans les villes de Gao, Tombouctou et Kidal et quand seuls les revendications des Azawads s’étaient faites entendre, les activités de la presse ont été bloquées. D’abord par les membres de cette ethnie berbère qui aspiraient à la dichotomie du Mali, en présumant l’autonomie de la région nord afin de créer un micro-Etat. Les journalistes étaient perçus comme nationalistes, donc peu enclins à soutenir la partition du Mali.

Puis les islamo-terroristes ont écrasé les AZAWADS. La presse comme expression libre, n’est pas en odeur de sainteté avec l’islamisme en général. Le journaliste Malick Alioune Maïga a été passé à tabac par des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) les premiers, ce qui est l’exemple de l’exercice de ce métier à risques... Depuis il n’exerce plus.

Après le coup d’Etat du 22 mars, de l’irruption de la revendication des Azawads promoteurs et précurseurs de la partition du pays, les hordes d’islamo-terroristes ont imposé leur commandement. Profitant de la donne de déstabilisation dans laquelle s’est trouvé le Mali, les revenants d’Afghanistan et des recrutements africains dont l’Algérie, ont trouvé à leurs portées un champ déjà originellement défraîchi d’une puissance étatique en mesure (ou ardu) pour gouverner selon des principes d’autorité régalienne. Trois factions terroristes ont mis en échec les Touaregs qui voulaient créer un Etat improbable, il s’agit de : l’AQMI, du MUJAO et Anssar Ed-Dine.

La page du journalisme malien a changé avec les nouveaux princes du Djihad. Elle est plus exposée à la dictature primitive de la théocratie islamiste qui, avec des crimes récurrents, sévit dans ce pays africain. Ce sujet a fait l’objet d’un forum-atelier de RFI « Radio-France-Internationale » qui reste encore ouvert via le Web.

Ainsi que de plusieurs dénonciations de l’ONG RSF Reporter-Sans-Frontières. Le nouveau contexte de partition non-encore consommée du Mali, fait que la partie nord du pays celle ayant une frontière avec l’Algérie, donne une dense matière aux reporters et à la presse. L’insécurité est un sujet sensible... disent-ils !

CONSULTER LES SUJETS de Repporters-Sans-Frontières : sujet le Mali.

Parmi les faits marquants des islamistes, l’agression l’animateur de la radio Adar Koima ("La joie de la colline"), Abdoul Malick Ali Maïga, le 5 août 2012, à Gao (nord du Mali) qui a été intimidé par une torture physique. Il s’apprêtait à présenter le journal du soir. Il devait commenter la mobilisation des habitants de Gao qui étaient parvenus, le matin même, à sauver d’une amputation un jeune malien accusé de vol.

Plusieurs membres du Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont fait irruption dans les locaux de la station, à la minute même du commencement du journal, et l’ont emmené pour le rouer de coups. Depuis la radio a décidé de suspendre temporairement ses émissions. Sur les six radios qui émettaient à Gao, Radio AADAR-FM KOÏMA est la dernière qui diffuse quotidiennement encore une partie de ses émissions entre 18 et 22 heures. Elle fonctionnait avec 10 journalistes, il ne restait que 6 au moment de cette attaque de l’été.

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Auparavant Saouti Haïdara, doyen des journalistes maliens et directeur de publication du quotidien privé « L’indépendant » dont le siège est à Bamako, a été enlevé et agressé dans la soirée du 12 juillet 2012. Des hommes armés, dont le nombre dépasse la dizaine, ont pénétré le siège du journal pour s’en prendre à lui.

Des témoins présents lors de la scène ont rapporté qu’ils se seraient enfuis avec le journaliste à bord de trois véhicules de type 4x4. Le directeur de L’indépendant été retrouvé, en soirée par ses confrères dans les quartiers nord de la capitale, à proximité du stade du 26 mars, puis ramené à l’hôpital "Luxembourg" d’Hamdallaye. Les individus armés ont menacé le journaliste de mort s’il portait plainte.

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