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Tunisie : congrès Ennadha et responsabilités !

Les crises que connait le pays, dont celles des salafistes, Ghannouchi doit répondre.

jeudi 12 juillet 2012, par Azouz Benhocine

Le mouvement Ennahdha (la renaissance, en arabe) tunisien tient son premier congrès post-révolution des jasmins, et le 9ème depuis sa naissance le 6 juin 1981. Du 12 au 15 juillet, l’attention du peuple tunisien, des cercles politiques et intellectuels ainsi que les mouvements islamistes, et les autres, du monde entier seront tournés vers cet événement. Car c’est aussi la 1ere force politique d’une Tunisie qui a marqué le Printemps Arabe.

1 103 représentants du parti se réunissent en toute liberté, dans ce pays qui a la particularité de receler l’opinion laïque la plus avancée du Monde arabe. Après la légalité acquise le 1er mars 2011, avec l’agrément du gouvernement d’union nationale, qui a relevé à la direction du pays, suite à la fuite du président Zine el-Abidine Ben Ali. Ennahdha obtient 89 députés au sein de l’assemblée constituante en octobre 2011, le plaçant comme le parti politique le plus important du pays avec 40 % des sièges.

Parmi les présents, on notera Khaled Mechaal, le président du bureau exécutif du mouvement islamiste palestinien Hamas et le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeljalil. Mais comme ce parti est déjà au pouvoir, l’opposition devait inéluctablement le questionner.

Le jeu démocratique, particulièrement en période de transition, donne droit à une réactivité plus rapide, car la menace de déstabilisation doit être endiguée. Et dont seules les forces démocratiques (libérales et de gauche que recèle la Tunisie : voire en dehors des islamistes) sont capables de ramener la paix et mettre en place la volonté d’alternance démocratique dans ce pays, devenu phare des démocraties arabes et celui qui porte la meilleure transition au Maghreb.

Une crise socio économique se manifeste, quotidiennement depuis presque deux années, par un mécontentement généralisé. Et à laquelle se rajoutent des faits d’insécurité, inspirés de la même matrice idéologique qu’Ennahdha, « LES SALAFISTES ». Qui cette dernière, comme instabilité dangereuse, mine la principale activité du pays, à savoir le tourisme… Donc une crise économique sur la 1ère activité du pays, où la présence d’étrangers notamment occidentaux est le nerf principal et le poumon vital…

Ce congrès se tient alors que de nombreuses dissensions internes minent ce parti, détenant les affaires du pays en ses mains. 8 congrès tenus pendant la clandestinité, ont largement démontré la cohabitation artificielle entre courants radicaux et d’autres, à l’opposé, dits amovibles.

Ennahdha ne peut échapper à la vertu de la démocratie, qui porte la transparence. Au grand jour les tendances qui traversent ce mouvement islamiste sont questionnées, pour se clarifier vis-à-vis des agressions salafistes et leur insécurité déstabilisante. Car le reproche de ménager, au pire, de soutenir discrètement des actions violentes, et même terroristes, s’adresse au parti dans sa globalité ?

Les observateurs qui connaissent les méandres de ces islamistes tunisiens voient des membres comme Sadok Chourou et Ridha Ellouze, parmi ceux qui soutiennent une ligne décalquée de l’islam rigoriste. Ils comptent de leur côté exprimer haut et fort leur vision de l’islam politique et son application en Tunisie…

Le projet de « démocratie halal » d’Ennahdha de Tunisie, tranche avec celui de « Démocratie : La-Yadjouz ou bien Chouracratie » avec lesquels le pays voisin l’Algérie est devenu le bercail de la criminalité islamo-terroriste.

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Le débat sur la constitution pour laquelle la dernière assemblée a été élue porte essentiellement sur le système institutionnel. Ennahdha cherche à imposer un régime parlementaire dans la future Constitution, alors que la majorité de l’Assemblée penche plutôt pour un régime semi présidentiel, par crainte de la main mise du Parlement sur le gouvernement.

La situation interne de cette formation politique se présente sous l’angle du charisme de Rached Ghamouchi. Connu pour sa grande tolérance au sein de l’ensemble d’Ennahdha, le leader qui a fondé ce parti est confronté à l’aile fondamentaliste, qui veut une application indiscutable de la charia. Saura-t-il défendre ses opinions de modéré pour trancher, enfin, avec les salafistes ?

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