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mardi 22 mai 2012, par
La machine Al Jazeera, créée en 1996 par les frères franco-israéliens - et surtout sionistes - David et Jean Frydman, qui n’avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la « vertu » d’avoir la double nationalité française et israélienne, fonctionna comme une fusée à deux étages ; le premier consistant à fidéliser son public arabe, le deuxième fut de mettre sur orbite ce même public, en conformité avec les desiderata de l’impérialisme US : à recruter ce public dans les rangs islamistes.
Livre : nouvelle biographie du Che. - Signé du journaliste algérien Djamal Benmerad.
Par Djamal Benmerad <le.brasier@yahoo.fr>
http://barricades.over-blog.com/
La chaîne Al Jazeera est, comme aurait dit l’autre, née avec des moustaches, au vu des 100 millions de dollars dont elle fut créditée dès sa naissance, en novembre 1996, à partir du holding Al Jazeera Satellite Network. Al Jazeera est, dit-on, concurrente du géant nord-américain CNN, les téléspectateurs arabes et arabophones étant peu réceptifs à la langue anglaise, maintenus dans l’analphabétisme par leurs régimes respectifs. D’autres sources indiquent que CNN est actionnaire d’Al Jazeera.
Ce ne fut donc pas « la petite chaîne qui monte », comme le proclamait le slogan de M6. Quelques mois après sa naissance, Al Jazeera revendiquait déjà 30 millions de téléspectateurs. Mais dès 2001, et gr ce à la retransmission exclusive des vidéos que lui faisait parvenir Ben Laden et les sous-chefs d’Al Qaeda, son chiffre d’audience augmenta jusqu’à 50 millions de téléspectateurs. L’audimat ne cessera d’augmenter, comme nous le verrons plus loin.
Et pour prouver son allégeance totale à l’establishment étatsunien, elle se prit à donner la parole aux leaders israéliens, sans contradicteur en face.
L’Emir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al Thani est, bien entendu, le propriétaire d’Al Jazeera, même s’il se dit que CNN est actionnaire de cette chaîne, ce que nous ne pouvons prouver tant la gestion d’Al Jazeera est pour le moins opaque.
Qui est l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani ?
Il est tout ce que la morale réprouve, mais que les dirigeants occidentaux admettent.
L’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst, prend le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat entrepris contre son propre père, Khalifa ben Hamad Al Thani ?
Depuis son coup d’Etat réussi, le désormais émir du Qatar ne cessera de donner des gages à l’Occident.
Cet irremplaçable allié de l’Occident pervers est le mari - excusez du peu - de trois épouses qui lui ont donné vingt-quatre enfants, dont 11 garçons et 13 filles. C’est la princesse Mozah qui l’accompagne le plus souvent dans les actes officiels, faisant ainsi figure de princesse consort.
Avec sa première épouse Mariam bint Mohammed Al Thani, il a 2 fils et 6 filles :
• Mishaal ben Hamad Al Thani
• Fahd ben Hamad Al Thani
• Aisha bint Hamad Al Thani
• Hussah bint Hamad Al Thani
• Sara bint Hamad Al Thani
• Rawdah bint Hamad Al Thani
• Fatima bint Hamad Al Thani
• Mashael bint Hamad Al Thani
Avec sa deuxième épouse Mozah bint Nasser al-Missned, il a 5 fils et 2 filles :
• Jassim ben Hamad Al Thani
• Tamim ben Hamad Al Thani (prince héritier)
• Joaan ben Hamad Al Thani
• Khalifa ben Hamad Al Thani
• Mohammed ben Hamad Al Thani
• Al-Mayassa bint Hamad Al Thani
• Hind bint Hamad Al Thani
Avec sa troisième épouse Noora ben Khalid Al Thani, il a 4 fils et 5 filles :
• Khalid ben Hamad Al Thani
• Abdullah ben Hamad Al Thani
• Thani ben Hamad Al Thani
• Al-Qaqa ben Hamad Al Thani
• Lulwaa bint Hamad Al Thani
• Maha bint Hamad Al Thani
• Dana bint Hamad Al Thani
• Al-Anood bint Hamad Al Thani
• Mariam bint Hamad Al Thani
Qu’est Al Jazeera ?
Lancée en novembre 1996 par l’Emir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani, mais sous la direction des frères franco-israéliens - et surtout sionistes - David et Jean Frydman, qui n’avaient aucune expérience des médias, mais qui avaient la « vertu » d’avoir la double nationalité française et israélienne, la chaîne qatarie Al Jazeera offrait, à ses débuts, un semblant de neutralité, accordant la parole aux démocrates arabes mais tout en courtisant leurs régimes oppresseurs. Plus tard, les frères Frydman seront les principaux intermédiaires entre les régimes qatari et israélien jusqu’à l’aboutissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Excellente tactique pour séduire un public irrité par la langue de bois des chaînes nationales arabes toutes contrôlées par l’Etat. Mais la soudaine et fulgurante ascension de la chaîne ne survint qu’à la suite de sa diffusion exclusive des messages vidéo de Ben Laden.
Dès lors, elle devint la coqueluche des téléspectateurs arabes qui, nous l’avons écrit plus haut, n’avaient, à cause de l’analphabétisme régnant, pas accès à des sources d’information différentes, voire contradictoires.
Al Jazeera dut son premier succès mondial en diffusant les cassettes vidéo de Ben Laden. Quelques mois plus tard, les USA lui demandèrent de mettre l’affaire en sourdine, Ben Laden ayant accompli la mission qui fut confiée par ses parrains US. Ce qu’Al Jazeera fit.
Et comme l’appétit vient en mangeant, surtout lorsque cet appétit, ou cette voracité, est entretenu par les pétrodollars, le groupe Al Jazeera lança cinq sites web : trois sites pour la chaîne Al Jazeera (en arabe, en anglais et en bosnien), un pour Al Jazeera Sport, un pour Al Jazeera Documentary Channel, un pour Al Jazeera Training Center et, enfin, le site d’Al Jazeera Children, le plus dangereux de tous parce qu’il s’adresse à des enfants, vient clore, pour le moment, cette hégémonie médiatique mais non moins islamiste.
A la fin de l’année 2002, deux mois après l’agression étatsunienne de l’Irak, le gouvernement US, à travers M. Colin Powell, alors chef d’Etat-major de l’US Army, ministre de la Défense par la suite, demanda à l’émir du Qatar d’ « éviter » de couvrir la situation en Irak. Ce qui fut fait : la chaîne demeura étrangement muette sur l’un des guerres majeures du début du 21ème siècle.
Puis vint le moment où il fallait se débarrasser du PDG de la chaîne, Wahd Khanfar, Wikileaks ayant révélé que celui-ci était un agent en service commandé de la CIA.
L’émir du Qatar, le remplaça au poste de directeur général de la chaîne par un cadre de l’industrie gazière qatarie, le cheikh Hamad ben Jassem Al Tahani, membre la famille royale qui, bien que n’ayant lui non plus aucune expérience dans l’audio-visuel, n’en était pas moins entouré par des experts es islamisme et, surtout, conseillé par les frères David et Jean Frydman.
Dès lors, la chaîne a ouvertement pris position en faveur du camp impérialiste, d’autant qu’elle était pratiquement la seule source d’information pour les masses arabes qui étaient - et demeurent - tenues largement analphabètes par leurs régimes respectifs qui n’avaient aucun avantage à avoir affaire à un peuple cultivé donc capable de rébellion.
Re-dès lors, la machine Al Jazeera fonctionna comme une fusée à deux étages ; le premier consistant à fidéliser son public arabe, le deuxième fut de mettre sur orbite ce même public, en conformité avec les desiderata de l’impérialisme US : à recruter ce public dans les rangs islamistes, ces deux objectifs étant convergents. En gros l’islamisme. Tout le monde – ou presque – sait que l’islamisme est a-patriote, son objectif suprême étant l’instauration, dans les pays musulmans de l‘ordre islamiste…qui n’a rien à voir avec l’Islam, et que cette idéologie vise, selon de prétendus préceptes de la Charia, y établir un régime capitaliste, sous prétexte que le prophète Mohamed aurait énoncé que « Le commerce est une activité honorable ». La Charia étant écrite par plus de 400 copistes, on se demande laquelle est la plus valable. Mais cette version-là satisfait pleinement l’ultralibéralisme US.
La première tentative du Qatar fut l’Algérie, où le terrain semblait propice, vu l’expérience islamiste de ce pays qui s’ensuivit à la situation vécue durant l’année 1989 à 1999, que les algériens appelèrent « La décennie rouge » et qui fit près de 300.000 mots, victimes des Groupes Islamistes Armés (GIA) et autre Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC)..
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Al Jazeera tourna donc des scènes d’émeutes algériennes…au Maroc, à l’aide de figurants payés par le le Qatar mais néanmoins encouragés par les plus hautes autorités marocaines, le Palais royal marocain ne dédaignant pas de jouer un mauvais tour de plus à son ennemi héréditaire l’Algérie.
Al Jazeera diffusa en courbe ces « émeutes » en annonçant que de plus importantes émeutes auraient lieu le 17 septembre en l’année 2011. Certains sites reprirent cette information sans en vérifier la véracité.
Mais là, la manœuvre du Qatar échoua pour deux raisons essentielles :
1 - Les algériens ne marchèrent pas, conscients que leurs cadets avaient été manipulés durant les fameuses « émeutes populaires » d’octobre 1988 qui firent plus de 400 morts et récupérées par les islamistes.
2 - Deuxièmement, le Qatar, en ce cas, ne faisait que de la surenchère, le régime de Bouteflika étant depuis longtemps entièrement inféodé aux USA.
Mais ce qui distingua le Qatar, ce fut son implication en Libye. Il faut dire, en passant, que l’OCI (Organisation des Pays Islamiques), elle-même sous la coupe des monarchies arabes, donc des intérêts US, ne fut d’aucun secours au peuple musulman libyen martyrisé.
Après avoir « monté » de soi-disant émeutes en Libye au Maroc à l’aide de figurants marocains relativement bien payés, le Qatar parachuta, deux mois avant « l’insurrection libyenne », 5.000 membres de ses Forces spéciales en Libye, plus précisément dans la région islamiste Cyrénaïque, chargés d’instruire militairement et d’encadrer les militants islamistes très nombreux en cette région - et des tonnes d’armes lourdes et légères, ce qui fit dire à un général algérien, lors d’un colloque tenu au siège du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss) d’Algérie, à Ben Aknoun, au mois de mars 2011 : « Qu’on me fasse comprendre comment des manifestants se sont retrouvés dès le début de l’« insurrection" avec des chars ? ». Il va sans dire que ce général était au fait des déversements par le Qatar, par voie aérienne, et de l’OTAN, par voie maritime, de l’impressionnante quantité d’armes au profit des « rebelles » libyens.
Au même moment, Al Jazeera diffusait en boucle des scènes d’émeutes en Libye avant même que celles-ci eurent lieu, dûment organisées par les Forces spéciales du Qatar, gr ce à ses images tournées au Maroc.
La nouvelle, mais pas la dernière, cible du Qatar est la Syrie déjà à genoux face à Israël, mais qu’on voudrait couchée. Le même scénario d’image d’ « émeutes » syriennes sont tournées au Maroc - pays qui n’a rien à refuser à cet émirat nain au sabre de géant - diffusées à l’attention des masses majoritairement crédules arabes.
Al Jazeera devrait, pour les droits-de-l’hommistes internationaux - qui s’égosillent à chaque fois que Washington les actionne - être mise en tant que groupe terroriste sur les listes d’organisations internationales et régionales…Mais Washington n’en a pas donné, et n’en donnera jamais, l’ordre. On n’agit pas contre ses intérêts vitaux.
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