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ALGERIE : législatives ou poudrière ?

L’urne fatale au rendez-vous du 10 mai 2012 !

samedi 11 février 2012, par Azouz Benhocine

Nous sommes très loin du direct, où le raïs s’adresse à son peuple sans détours et rafistolages de ses paroles. Le président est usé sur tous les plans. Il ne peut plus « slamer » les discours à l’accent arrogant. Sa santé délabrée, son régime frappé d’incompétence et de prédation onéreuse aux ressources du pays, ainsi que l’exclusion du fleuron qui préfère l’exil. Bouteflika n’arrive plus à renouveler le discours d’un chef d’Etat à la hauteur des espérances d’une jeunesse avide de libertés et éprise de voire évoluer son pays.

Lors de sa prestation préenregistrée du 9 février et qui a subi d’énormes et de bien visibles réajustements au montage, Bouteflika s’est réservé de faire du prochain vote son principal sujet. La peur de l’absentéisme est omniprésente, le peuple ne connait guère l’utilité de choisir ses députés, ils sont choisis pour lui. Passant sous silence la part des citoyens, qui au même-moment subissent le furieux climat d’enneigement. Quant au destin du pays dans la conjoncture des changements dans le monde arabe, il sème un mutisme généré par l’angoisse du lendemain.

La causerie a pris, après sa fin, la tangente des paroles vouées au classico des officiels appels du corps électoral algérien pour des législatives, fixées le 10 mai. Le goût amer du déjà-vécu revient dépourvu de pertinence ! Le dernier des tyrans algériens qui ont gouverné comme des tuteurs historiques, traversera-t-il ces législatives et le 50ème anniversaire de l’indépendance, sans faire tomber l’Algérie dans le chaos ? La question est liée surtout à la grande colère de la population grandement paupérisée dans sa majorité par l’accaparement de la rente par des affairistes et l’écartement des entrepreneurs.

Le trucage massif qui ne laisse pas se dessiner les alternances, au sein de cette institution « l’assemblée nationale » centralisée et au niveau des pouvoirs déconcentrés des wilayas (préfectures) et locaux des communes, est toujours redouté. Tellement l’habitude de truquer les votes est incontrôlable, faute d’une transparence démocratique inaltérable, les algériens sont restés sur leur soif : leur destin !

D’une part, la mise en orbite d’élections avec le maintien de la bureaucratie placidement corrompue et corruptrice dans ses pratiques envers l’administré, n’est pas l’attente profonde la société algérienne. Qui, elle, est encore secouée de violences multiples qui font transiter le terrorisme, à une sorte de vendetta maffieuse liée essentiellement aux cercles rentiers qui gravitent dans les entourages et les sphères de la force publique dont la présidence.

D’autre part, le champ politique algérien est sous l’épaisse chape d’une pléthore partis s’adonnant aux surenchères nationalistes et ultralibérales. Quand on sait qu’en 1990 l’écartement des islamo-fascistes, était advenu pour des élections législatives. Ce qui a généré une déstabilisation généralisée, où la criminalité terroriste a causé les pires affres qu’a connu le peuple algérien de toue existence, car commis par des lagériens. D’autres islamistes modérés selon les repères turc ou tunisien, s’apprêtent à prendre la relève ! D’où les incertitudes, quand les islamo-fascistes sont quotidiennement en plein jubilation : que l’heure est arrivée !

En appelant au vote du 10 mai le raïs a émis un message, reconnaissant tacitement les malversations devenues anodines dans les mœurs de l’administration, aux commis de l’Etat. Leur demandant l’impartialité. Or ce genre de réflexions, est généralement assimilée comme une incitation à garder l’us dans son état. Qui croit encore un président, lui-même auteur d’une falsification de la première loi du pays pour une 3ème mandature anticonstitutionnelle ?

La rumeur court que Bouteflika a réuni, au début de l’année, exactement la date du 4 janvier, ses acolytes dans son 3ème mandat pour leur faire savoir qu’il s’apprête même d’organiser des élections présidentielles après les législatives du 10 mai. Une autre pétarade attribuée à une discussion entre le 1er responsable de l’ex parti unique (le barbéfélen en Titre : le chef des nationalo-intégristes) et un ministre, s’est faite idée qu’en 2014 Bouteflika se retirera du pouvoir.

En 2011, Bouteflika a été forcé, sans l’avoir anticipé, de penser à des réformes et même sommé de l’urgence de les réaliser dans le houleux contexte du Printemps Arabe. Une insurrection de la rue et d’opposants qui se sont accolés à un éveil de la population, a chahuté sa gouvernance marquée par l’augmentation de la prédation économique dont l’affaire de la Sonatrach est l’illustration ahurissante. Ces réformes n’ont pas existé.

Or c’est un élémentaire respect de la constitution, qui autorise originellement la liberté de création de partis politiques, a été réactivé comme un plan pour faire taire certains algériens. Ceux qui croient que la démocratie s’articule, sans un projet sociétal axé sur une typologie alignée sur l’époque, du 3é millénaire que se partage l’humanité. En effet ni la place de la religion, ni les particularités régionales et encore moins l’ouverture des centres décisionnels aux jeunes compétences qui ne rêvent que d’échapper à l’exclusion...

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