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Algérie 2012, résistance et législatives.

L’illégitimité des dirigeants face aux révoltes régionalisées et l’islamisme armé persistant. PREMIERE PARTIE.

jeudi 12 janvier 2012, par Azouz Benhocine

Les effets des victoire des révoltés de Tunisie, d’Egypte et de Libye stimulent les algériens dans leur quête d’un printemps, insaisissable, de rupture avec l’ancien système. Mais la panne augure un sursaut, fêter un demi-siècle d’indépendance ne peut se faire par le silence des consciences et des volontés. 2012 étant une année cruciale, car elle se dessine dans une conjoncture assez exceptionnelle et même quelque peu explosive.

Des observateurs des plus avisés viennent de déceler que l’internationale terroriste d’Al-Qaeda quitte le Pakistan, pour concentrer ses réseaux en Afrique du Nord. Outre le dérapage libyen après la mort de Kadhafi où on soupçonne fortement que des arsenaux ont été détournés au profit de la nébuleuse du "fascislamisme", l’Algérie reste un fief du terrorisme. Le sud du pays s’est fait sa renommé avec les pays des Sahel et les prises d’otages et au Nord la Kabylie ainsi que d’autres régions sont encore habitées d’éléments de l’islamisme armé.

Et ces porteurs de violence, sous label AQMI, débarquent au moment où l’islamisme dit modéré s’accapare les fruits du printemps arabe. L’expérience algérienne en matière d’islamisme reste des plus sombres, unique dans le monde avec les récentes douleurs. La présence de groupuscules armés et le fort mécontentement d’une jeunesse bien avisée des richesses du pays, sans qu’elle vive les améliorations de sa situation, sont une addition qui fixe ses prévisions…

Avec les législatives en perspectives, d’une part, que ces islamistes inspirés de l’AKP turc se préparent à fermer la parenthèse qui leur a été donnée en 1991, par l’empêchement de les voir prendre le pouvoir à l’assemblée nationale. Et d’autre part, l’amplification des agitations sociales perçues en désobéissance légale préparant la commémoration du demi-siècle d’indépendance, viennent en rappel à l’ordre républicain lésé par un népotisme qui asphyxie sans rel che les aspirations de la jeunesse.

Les catégories juvéniles, proches de l’islamisme, dont on ne peut guère sous-estimer leur force due à leur large ancrage, ont une doctrine rigoriste qui abolit les libertés. L’islamisme est distillé par les canaux comme la TV officiel et le grand nombre de mosquées, donc il ne laisse aux autres, les minoritaires, que l’exil désespérant. Quand ils ne vivent pas la déchéance humaine sur place dans la drogue, ils subissent d’être socialement commandés par des personnels porteurs de la corruption et de l’incompétence…

… Les despotes de la même famille idéologique, qui a par intermittences fait que des clans gouvernent le pays sans bonne conscience, sont en ce début d’année 2012 devant un tel calendrier : vote et (ou) la menace du chaos. D’incessants mouvements sociaux, de grève, de séditions citoyennes et des immolations de désespérance, jalonnent bien avant 2011 le quotidien des algériens. Sans vraiment ébranler la machinerie des tuteurs historiques.

Les révoltes persistantes restent disparates et peu liguées sur un projet politique ayant la capacité d’instaurer une démocratie irréversible. Ne pouvant écarter le pole islamiste, l’algérien est des plus dures du monde arabe que l’AQMI ne cesse de supplanter et de noyauter, les démocrates algériens ne suivent pas les partis politiques de leur tendance. Ces derniers sont déconnectés, les scrutins ne font exprimer que 35% des votants…

La contestation citoyenne, en Algérie, est aussi malmenée par les islamistes qui n’arrivent pas à embrigader les protestataires revendiquant la démocratie. Les émeutes continuelles se sont substituées naturellement à la barbarie des années 90. Et ce malgré que le bras armé, islamo-fasciste, persiste toujours à être le premier opposant aux indécrottables dirigeants.

Nonobstant l’ANP (Armée Nationale Populaire) continue son œuvre de salubrité en éliminant des hordes d’islamistes armés. En Kabylie l’élimination du chef local d’Al-Qaeda « Boukhashkhash » avec deux de ses lieutenants ainsi que l’élimination de treize, un chiffre qui souligne l’ampleur, islamistes armés à Tébessa, ont eu lieu dès janvier 2012.

Malgré le népotisme, la corruption et la prédation économique qui sont érigés comme des modèles de réussite pour les castes influentes ainsi que leurs affiliés et rejetons. Un mouvement de masse porté par la majorité et capable d’ancrer la démocratie, ne s’est pas encore cristallisé…

Pour une transition à l’alternance, les dés sont jetés. Un vrai pile-ou-face ? Elle tarde, ce qui rend l’expectative insoutenable pour ceux qui attendent une nouvelle ère.

Les plus marginalisés voient, en cette année 2012, le retour des législatives truquées, sous les yeux de la surveillance internationale, par les mains mêmes d’un chef de gouvernement bureaucrate et carriériste. Voilà des décennies qu’Ahmed Ouyahia sert un système arrivé à son terme ultime.

à suivre...

Lire la seconde Partie : Algérie : Bouteflika connu mais pas légitime - Les raisons qui attardent la démocratie et écartent la révolution

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