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Espagne : « Robin des Bois » insurgé en temps de crise

La désobéissance civile : une illégalité intelligente !

jeudi 16 août 2012, par Rebel Kazimir

La colère des pauvres dans la crise des pays occidentaux, au capitalisme à la fois obscur et maffieux, n’est pas égale à celle des peuples arabes. Ces derniers chassent des despotes cramponnés au sommet des Etats qu’ils gèrent avec népotisme. Et les premiers sont, un peu moins que des sujets de féodalité. Ils sont conquis à des systèmes de gouvernance qui ont la vertu de l’alternance politique par la voix des urnes comme régulateur, sinon un vrai calmant pour les ardeurs de sédition.

Pendant la première semaine du mois d’août 2012, un fait insolite s’est déroulé en Espagne, pays que la crise met à genoux ; il était florissant de ses croissances notamment en BTP et production agricole il ya déjà quelques années, au point d’avoir été la Mecque des migrants venant du Sud.

L’Espagne est maintenant comme dévalisée, tel un magasin en temps d’émeutes. Depuis la mort de Francisco Franco, une telle situation de misère sociale ne s’est jamais présentée. Et les plus spectaculaires actions de révolte, sont justifiées pour conscientiser la société et ses responsables ce qu’endurent les populations déshéritées d’un moindre pouvoir d’achat.

Dévaliser un supermarché de ses produits, notant que seulement les produits alimentaires et de premières nécessités ont été soustraits, pour les distribuer aux nécessiteux, est un évènement qui a marqué les esprits en période aoûtienne de farniente estivale. Sans pourtant avoir accouché de récidives similaires de la part des indignés du capitalisme, alias les « OccupyWallStrret » dont le mouvement, sans être complètement en déb cle défaitiste, est comme vidé de ses ressorts impactant les opinions. C’est aussi dans certaines régions d’Espagne que les poubelles des supermarchés vont être cadenassées !

En Espagne, les protestations sont partout et de toutes les formes. Des attractions festives sont organisées par les contestataires, comme des soirées musicales et dansantes. Puis et surtout, le point d’orgue, les imposantes manifestations contre l’Union Européenne, pressentie comme source du malheur économique du pays. Et comme l’actuel gouvernement est issu de la droite, il fait profil bas pour échapper aux critiques qui le visent par les cris de colère du macadam.

Les dernières manifestations, déroulées dans les rues de plusieurs villes où des chants sont scandés au rythme solennel des hymnes, concernaient le nouveau plan de sauvetage que le gouvernement a décidé. La réduction de 7% de la rémunération des fonctionnaires, l’augmentation de la taxe (impôts) sur la valeur ajoutée sur les biens et services, l’abolition des subventions pour la plupart des médicaments ou leur déremboursement par la sécurité sociale.

Robin des bois ou Zorro : le flamenco a du piment, festif et piquant !

La police a arrêté plusieurs participants aux vols, du 10 août, des produits du supermarché. Certains médias ont été invités de couvrir l’assaut, et comme c’est la SAT, Syndicat des Travailleurs Andalous qui l’organise, le fait fut un succès : une démonstration de combat social.

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Ce syndicat regroupe des travailleurs de diverses corporations professionnelles. La participation du député-maire d’une localité rurale, Marinaleda, de 3000 habitants dans la province de Séville, Juan Manuel Sanchez Gordillo, a donné un vrai coup d’éclat à ce chapardage militant. Ce professeur d’histoire est aussi un syndicaliste et un homme politique de longue date, sa personne est tout un programme de gauche.

Dans le premier supermarché, les intrus sont entrés dans la grande surface sous l’oeil bienveillant du député, Sanchez Gordillo. C’était à Mercadona à Ecija (entre Séville et Cordoue). Ils ont foncé entre les rayons, pour rempli des chariots de produits de première nécessité. "Ni chocolats, ni yaourts, ni desserts, mais du sucre, de l’huile, des légumes, du lait", explique Diego Cañamero, secrétaire général du Syndicat andalou des travailleurs.
Sans passer en caisse, les individus, ils clamaient leur intention de tout redistribuer à des cantines populaires. Ils ont été pris à partie par des employés de la grande surface, d’où bagarre générale.

Le même jour, dans un Carrefour situé à Arcos de la Frontera (près de Cadix), une opération à peu près identique a été menée, avec une issue toutefois plus pacifique. Le centre commercial avait décidé d’offrir aux militants une dizaine de chariots d’une valeur de 1 000 euros.

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