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LE VIOL : FLEAU DE NOTRE TEMPS

Convoitée et vulnérable, la femme face à l’instinct sexuel de son second !

jeudi 3 janvier 2013

Le violeur, j’ose le répéter, n’est pas sain d’esprit et on doit le juger comme tel. C’est un être qui, vécu dans un climat social où tout est tabou privé d’amour, nourriture de l’àme, relégué dans un coin obscur de l’existence. Mis à l’écart de toute culture profitable, il est meurtri dans sa chair et dans son àme, et s’achemine inéluctablement vers le viol.

Le viol, mot qui fait horreur, mot interdit que l’on investit de tous les secrets et que l’on s’ingénie cependant à ne pas évoquer au sein de notre entourage, un mot qui implique ,en fait, une signification étendue, un pouvoir magique s’exerçant de façon quasi spontanée sur les esprits pour susciter dégoût et répugnance.Et d’un autre côté, c’est un mot que l’on a tendance pourtant à rendre banal, tellement sa présence sur les lèvres s’avère quasiment permanent.

Le viol est un acte inhumain, un acte que la barbarie et la sauvagerie n’en sauraient commettre de plus odieux et de plus ignoble. Et pourtant le viol a ses causes et ses mobiles, c’est un acte odieux, on n’en disconvient pas, mais il a des causes plus ou moins latentes, ce sont ces causes que l’on doit s’efforcer à sonder, autrement le viol demeure un acte criminel puni par la loi et rien de plus.

Les causes du viol sont multiples, des causes sociologiques, psychologiques, et même culturelles. Mais la cause qui prévaut sur toutes les autres et qui a une influence immédiate sur l’acte du viol, c’est bien le milieu social. C’est là en effet que prend racine le phénomène du crime. C’est ce milieu que l’on incrimine et qui est en réalité le creuset où se forme, se prépare tout futur criminel.

Ainsi si ce milieu est sain, nanti d’un niveau et d’un mode de vie satisfaisants, loin d’être contaminé par des influences nocives, et où tous les membres mènent une vie normale, où la pureté des mœurs, la bonne conduite, le respect des lois, l’attachement à une foi inébranlable, l’amour d’autrui, sont autant de facteurs facilitant la vie en commun, ce milieu ne produira évidemment que des citoyens utiles et intègres : véritables piliers sur les quels s’édifie et s’élève toute société saine et laborieuse.

Donc seul le milieu social favorise, selon qu’il cultive le bien ou le mal, soit l’acte criminel soit l’amour du bien. C’est une vérité incontestable : le futur criminel s’arme dans le milieu où il vit, il y reçoit une éducation négative qui le mène peu à peu au bout de l’enfer et de là à la pendaison.

Le milieu familial ou social est l’école fondamentale pour les membres de la société : C’est là que se façonne notre destinée, c’est aussi là que nous puisons notre force et notre dignité. C’est- en un mot le réceptacle où se réalise et mû rit notre me et où nous nourrissons le culte des nobles passions.

Si ce milieu venait à se désorganiser, à s’ébranler dans ses fondements, la famille se disloquerait, se disperserait, se livrerait à des affrontements avec des phénomènes extérieurs, pour pénétrer de plain -pied dans l’univers du crime.

C’est ainsi que l’on se pose la question : le violeur est-il un homme normal ? possède-t-il un soupçon de raison au moment où il commet son abdominable forfait ? Le mécanisme de son esprit n’est-il pas en état de dérangement manifeste ? N’est-il pas sous l’influence d’une force sur humaine, insolite, invincible,qui le pousse ainsi malgré lui à faire le mal ?

Car y – a-t-il au monde un être normal qui se laisse volontairement en traîné dans le tourbillon du crime ? Non ! Donc il est plausible que le violeur doit être en état de défaillance mentale. Son comportement, sa conduite au sein de la société, si l’on prenait tant soi peu soin de les juger et d’en mesurer toutes les déviations possibles, avec un œil perspicace, l’on saisirait d’emblée qu’il n’est pas loin de tomber dans les griffes du mal et de sombrer dans la délinquance, pour en conséquence, le violeur est un malade avant d’être un criminel ; un malade dont les bas instincts se réveillent et se déchaînent en lui sans qu’il s’en rende compte le moins du monde, stimulés et entretenus par la présence même de la victime. C’est encore un malade qu’une longue frustration transforme en un forcené aveugle.

Le violeur, j’ose le répéter, n’est pas sain d’esprit et on doit le juger comme tel. C’est un être qui, vécu dans un climat social où tout est tabou privé d’amour, nourriture de l’ me, relégué dans un coin obscur de l’existence, mis à l’écart de toute culture profitable, meurtri dans sa chair et dans son me, s’achemine inéluctablement vers le viol.

Quel ch timent alors va-t-il encourir ? Quelle expiation va-t-on lui infliger pour un crime de ce genre ? D’ailleurs un malade mérite- t il d’être ch tié ? Non ! un malade a besoin plutôt de soins que de ch timent ? Car, je le souligne encore, aucun être humain, sain d’esprit, qui sait mieux distinguer le bien du mal, qui raisonne suivant la bonne logique, d’une conduite et d’un comportement irréprochables, n’est capable de perpétrer un tel crime.

Alors pourquoi a-t-on pris des mesures sévères condamnant tout violeur à la peine capital ? Pourquoi ces mesures inhumaines et arbitraires ? Juge t-on le viol en soi, comme un acte commis par un homme sain, responsable et en a pleinement conscience des conséquences qui en découleraient ?

La pleine capitale est un ch timent horrible. Il est vrai que c’est le dernier recours dans les forfaits les plus odieux. Mais la peine capitale est-elle proportionnelle à l’acte de viol ? loin de là,un viol peut-être commis dans la plupart des cas avec la complicité tacite de la victime ; d’autant plus qu’il est commis par un être déséquilibré, un être impuissant à maîtriser la flamme qui s’allume en lui, de façon inconsciente.

Ainsi incapable de réprimer ses bas instincts, il se métamorphose en une bête féroce, s’emparant dés sa proie pour satisfaire ses désir les plus sauvages.

Alors un pareil crime, perpétré par un être dominé par une force obscure, est-il passible de la peine de mort ? Avant da se prononcer sur la nature du ch timent, et de ne voir en cette affaire que le viol, il convient mieux- et l’application de ce principe reste impérativement absolue- de sonder l’état psychologique de l’auteur, c’est aussi d’explorer avec une circonspection minutieuse le milieu social où il a vu le jour et a vécu.

Toutefois, il n’en reste pas moins vrai que le viol est aussi odieux que l’assassinat. Les motivations n’en sont que moins cruelles et fort contraignantes Violer ou assassiner c’est le même crime ; il n’y a pas de différence fondamentale entre les deux forfaits. C’est plutôt le viol qui est pire que l’assassinat, car la victime va en subir toute sa vie durant les séquelles néfastes, traumatisée et déchirée jusqu’au fond de l’ me, égarée dans un monde qui la réprouve et la renie sans rémission, ballottée entre l’injustice, qui est à l’origine des préjugés odieux et la haine la plus atroce de son milieu, elle ne voit pas d’autre issue que dans la délivrance finale.

Ou dans la mesure où elle refuse une fin aussi tragique et se résigne à son sort, elle n’en demeure pas moins persécutée, honnie sans cesse et maudite à tout moment de sa vie, pour subir en fin de compte les affres d’une existence morbide et affreuse.

Alors l’auteur d’un tel crime, s’il en perçoit les conséquences horribles, s’il est capable d’avoir la plus infime parcelle de raison, s’il n’est pas dominé par un égoïsme sans limite, dû à une me malade et sadique, commettrait-il son acte ?

Le viol est un crime terrible : Ce ne sont pas les lois, toutes sévères qu’elles soient, qui y mettent fin. C’est le tribut que nous payons à notre civilisation matérielle moderne. Notre société fourmille de malades, excités par une vie intense et turbulente, à la poursuite de la satisfaction des désirs matériels.

Comment alors mettre fin à cette épidémie sociale ? Les sanctions sévères n’étant pas des remèdes efficaces, il va falloir donc avoir recours à des moyens thérapeutiques plus ingénieux et plus réels. Le violeur n’est pas une personne impénétrable ; il suffit de le prendre par la main, de le comprendre à fond et déceler, analyser les impulsions qui ont été à l’origine de son acte, et l’on peut se rendre à l’évidence que ce criminel qui mérite en fait le gibet, n’est en réalité qu’une loque humaine, un pauvre misérable qui n’a pas pu résister à la tentation charnelle, poussé qu’il était par un pouvoir mystérieux, incontrôlable.

Ainsi au lieu de se contenter de sévir et d’appliquer la loi dans toute sa rigueur, avec une intransigeance aveugle, il est de notre devoir, si l’on veut que notre conscience soit en paix et de ne pas réparer un crime par un autre, peut-être plus horrible, de tenter de pénétrer sans l’ me du violeur, d’en étudier son comportement psychique, seul moyen d’éviter le pire.

Le viol, je ne saurais le réitérer, est bien entendu un acte vil, ignoble et inf me, mais celui qui s’y livre, n’est à coup sûr qu’un l che, une bête hideuse, un pauvre malade qui a besoin plus de guérison que de ch timent. La sollicitude, l’amour, les soins efficaces et continuels, sont autant de facteurs susceptibles de rayer à jamais ce phénomène horrible.

<doc863> Prof.Mohamed Sellam

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