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Mouvements sociaux brésiliens et coupe du Monde de foot

Jusqu’où le malaise enragé de la pauvreté peut-il aller ?

jeudi 5 juin 2014, par Hugo Mastréo

Le Brésil attend un million de visiteurs lors de la coupe du Monde 2014 qui débutera dans quelques jours. Pays reluisant dans les nations dites émergentes, le Brésil reste miné par de criardes disparités sociales. La fréquence et l’intensité des protestations au Brésil ne cessent d’augmenter. Certains voient qu’elles s’intensifient par rapport au mois passé. Mais il n’est pas encore clair dans quelle direction le vent de la désobéissance civile est désormais dirigé. Est-ce du sensationnalisme médiatique ?

Au pays du roi Pelé, les couches populaires sont très larges avec des revenus modestes, malgré l’existence de l’emploi et la forte croissance. Les salaires sont moins dotés du pouvoir d’achat notablement réparti, telles que, les richesses produites par ce pays, leader économique dans le sous-continent sud-américain, le permettent.

Les plus faibles ont vu des milliards sortir, comme d’un chapeau de magicien, pour la coupe du Monde de Football, alors que des questions comme le logement et les infrastructures, le transport et la voirie, sont insatisfaisantes, ou nul, pour certaines catégories ou couches sociales.

Dans le cadre de la préparation de la coupe du Monde de football, l’équipe brésilienne rencontrera, demain vendredi, l’équipe de Serbie. Les « travailleurs sans-abris » brésiliens, l’un des groupes de contestataires sociaux, comptent manifester le jour de ce match amical. La rencontre doit se tenir au stade « Morumbi » qui est situé dans l’un des quartiers huppés, réservé aux riches à Sao-Paulo.

Ces brésiliens regroupés au sein d’un mouvement citoyen désigné par son acronyme en portugais « MTST », (O Movimento dos Trabalhadores Sem-Teto = Mouvement des travailleurs sans toit ), participent à des contestations unitaires, qui sont menées depuis des mois dans plusieurs grandes villes du pays.

Des organisations diverses jurent de faire du « mondial de football » leur tribune devant le monde. Aujourd’hui, alors que nous confectionnons cette info, les métros sont bloqués à Sao-Paulo, qui est aussi la ville des déshérités et des immenses favelas. Les organisations qui animent les manifestations au Brésil, à la veille de la coupe du Monde, sont diversifiées et se sont donné la main, avec des revendications sociales.

Différents mouvements politiques alimentent les protestations, qui se sont fait connaitre depuis plus d’un an, quand les premières dépenses ont été annoncées puis engagées pour l’accueil de la coupe internationale. Et les tensions sont toujours vives à quelques jours à peine du début de la compétition. La manifestation du 15 mai a été animée par différents groupes, aux revendications bien distinctes. Mais qui se sont placé au coude-à-coude.
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 Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) : né pendant les années 90, est le plus ancien de tous. Consacré aux luttes sociales ouvrières.
  Mouvement du "Passe livre" : collectif indépendant d’étudiants né en 2005 qui milite pour la gratuité des transports publics. Il est dit être derrière les manifestations de juin 2013.
 Black Blocs : groupe formé lors des manifestations de juin 2013, se réclamant d’inspiration anarchiste. A l’instar des Blacks Blocs du Monde, il ne croit pas à la voie paisible.
 Les comités des 12 villes promises à abriter les manifestations sportives, dits « Comités populaires de la Coupe du Monde », des mouvements de la société civile qui manifestent contre les expropriations ou déplacements d’habitants en vue de projets urbanistiques destinés au Mondial.
 Nao vai ter Copa ! : (Il n’y aura pas de Coupe) avec 25.000 membres sur Facebook, est la cyber-communauté la plus active pour convoquer des manifestations contre les dépenses du Mondial.
 Anonymous Brasil : le masque blanc de Guy Fawkes sur Facebook a eu 1.3 millions d’adeptes qui organisent des manifestations et diffusent des informations. Ces derniers mois, ils sont comme disparus.
 Front indépendant populaire : particulièrement fort à Rio, qui soulève la violence policière et la hausse du prix des transports. Des activistes de divers courants idéologiques et politiques, d’après son site web.

Manif de 2013

Grève du Métro Sao-Paulo depuis 5 juin 2014, elle continue au 7 juin.

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