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INVISIBLE CHILDREN ET SON BUZZ "KONY 2012"

De l’enfance ougandaise va-t-on regarder la marmaille palestinienne ?

dimanche 11 mars 2012, par N.E. Tatem

Depuis 26 ans le conflit ougandais, opposant une rébellion baptisée « l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) », vient de vivre sa mise en exergue dans l’opinion mondiale avec une vidéo diffusée sur le Web. Intitulée « Kony 2012 », le petit film est vite devenu un buzz avec 65 millions de consultations en l’espace de seulement 4 jours.

Il s’agit d’un mini-documentaire de 30 minutes autour duquel gravitent les membres de l’association « Invisible Children », basée aux Etats-Unis. Mis en ligne le 20 février dans le but de sensibiliser la communauté internationale sur les pratiques de l’organisation paramilitaire ougandaise dont le chef est un certain Joseph Kony. Largement soutenue par les milieux artistiques américains, cette action, aidée par Internet, est devenue emblématique à la vitesse même du Web. Le partage parti des USA inonde la toile mondiale !

Dès les premières images du film, « Invisible Children » met son commentaire qui vaut son pesant d’or : « Aujourd’hui, il y a plus de gens sur Facebook qu’il y a 200 ans sur la Terre entière » .

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C’est aussi une manière qui a permis de gagner les milieux artistiques américains ainsi que de vastes franges de la jeunesse, tant en Amérique que dans le monde.

L’auteur du film, Jason Russel, s’est rendu en Ouganda en 2003 où il a rencontré un enfant nommé Jacob. Qu’il a filmé et auquel il a promis de vulgariser sa situation et celle de nombreux autres garçons ougandais. C’est ainsi qu’il a fondé l’association « Invisible Children ».

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L’histoire de l’enfant Jacob est insoutenable, tant pour la douleur qu’elle renferme que sa portée, d’ailleurs bien traitée par le vidéaste. Enrôlé dans l’armée de la LRA, Jacob a vu son frère mourir sous ses yeux, abattu par les hommes de Kony, quand il a tenté de s’échapper. Le garçon affirme qu’il préfèrerait perdre la vie que d’être avec le LRA. Le gouvernement américain n’a aucun intérêt, comme le pétrole, pour penser à la population ougandaise. De même que Joseph Kony n’est ni musulman, ni une menace pour les Etats-Unis.

En effet la LRA utilise les enfants, souvent enlevés de force à leurs familles, comme soldats et esclaves sexuels. Ce qui est un malheur africain assez répandu dans le continent noir. Le rôle des médias sociaux dont facebook, pour atteindre un large public, est primordial pour réaliser une telle prouesse de mobilisation mondiale. Depuis que le Printemps Arabe a montré qu’Internet est devenu une arme redoutable, des questions longtemps imbroglio sans solutions trouvent des échos et des soutiens tant espérés pendant fort longtemps.

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Joseph Kony passe désormais pour le criminel de guerre le plus recherché et connu du Web. Né en 1961 à Odek, nord de l’Ouganda, ce chef de la LRA a pour objectif, le renversement du président ougandais, Yoweri Musuveni. Et d’installer un système théocratique fondé sur la Bible et les Dix Commandements. D’après Amnesty International, un rapport de 2006, 25 000 petits garçons ont été enrôlés dans l’armée de la LRA.

L’association « Invisible Children » vient de connaître aussi ses premières polémiques dont certaines semblent être fondées. Oublier d’autres enfants du monde, maltraités plus atrocement et depuis plus d’un demi-siècle comme la marmaille palestinienne, suscite de réels questionnements ?

De même que les accusations d’une mauvaise utilisation de ses financements, dont seulement 30% sont destinés à cette action en direction de l’enfance ougandaise. Le reste servirait aux voyages entre l’Ouganda et les Etats-Unis, ainsi qu’aux des salaires des employés de l’association. Suite à ces accusations, « Invisible Children » à étaler ses comptes sur son site Internet.

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