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Bouteflika attendu pour les maladies du régime

Le projet de constitution, promis pour 2012, prend la poussière des tiroirs

mercredi 15 mai 2013, par Azouz Benhocine

Quand se réveilla, en 2011, un vent de révolte dans le monde arabe pour chasser les despotes des républiques, Bouteflika est sorti de la profonde léthargie où il s’est muré après avoir usurpé une 3ème mandature de la constitution qui ne l’autorisait qu’à deux cycles.

Notre article d’analyse de la sortie de Bouteflika après le déclenchement du Printemps Arabe

Il avait alors promis de profondes réformes, dont la priorité, annoncée pour 2012, l’adoption de la nouvelle Constitution qui peut passer par la voie parlementaire ou référendaire. Cette procédure, de promulguer une constitution rectifiée, est comme une indécision majeure dans la gouvernance politique...

Actuellement malade et depuis déjà deux semaines en convalescence à l’hôpital militaire français de Val-de Gr ce, il laisse plusieurs chantiers politiques sans responsables. Le pays reste aussi sans répondant quant aux décisions et urgences centralisées au summum de la hiérarchie.

Dans ses pages "santé" du lundi 13 mai, soit exactement après 15 jours l’admission du président algérien à l’établissement sanitaire parisien, le Figaro, en page 12, a traité du sujet de l’AVC « accident vasculaire cérébral », la pathologie exacte dont souffre Bouteflika.

A bien comprendre, l’AVC est une conséquence directe de l’AIT « Accident Ischémique Transitoire », officiellement annoncée par le Professeur Rachid Bougherbal. Ce qui exige la surveillance pour que la première ne survienne pas, comme réplique de la seconde. Aussi bien l’évolution de sa maladie que son absence semblent être liées, "comment va Mr Bouteflika ?"  : se demandent les algériens aux personnes qui semblent savoir...

Relancer le projet national : les réformes politiques ne sont pas annoncées.

L’incapacité de diriger n’est pas engagée publiquement, nonobstant il est constaté dans les milieux médicaux que la durée de garde à laquelle est soumis le patient, ne peut dépasser 10 jours où les répliques peuvent surgir pour signaler la gravité.

… puis il a renvoyé les réformes aux calendres grecques. Laissant ses larbins de la coterie dirigeante et politicards de la prédation économique parodier que des projets et changements. Bouteflika s’est retenu, dans ce que certains commentateurs caractérisent par une crise morale, avant qu’il ne soit malade.

Il avait, outre moult promesses, préconisé l’amendement de la constitution. Cette incongruité est la plus criarde parmi celles ayant ruiné la confiance des algériens en leurs institutions.

D’ailleurs c’est suite aux interminables manipulations et rectifications de la 1ère loi du pays que les crises algériennes multiformes s’entassent et dégénèrent en blocage à l’émergence économique et autres dérives.

Selon la constitution, c’est le président du Sénat qui aura en charge la présidence, en cas d’incapacité du président. Le silence sur sa santé est trop pesant ! Mais comme le livre est ouvert, ou à moitié entamé, la décision tarde à suivre, la révision constitutionnelle est déjà en retard, d’après le parcours lent suivi jusqu’à aujourd’hui...

Le chantier de nouvelle constitution en Algérie a connu une démarche qui n’a rien d’insolite, pourtant avec une surprise sérieuse. Le projet d’un texte amélioré a été confié à une commission qui a été chargée de récolter, de mai à juin 2011, les suggestions des partis politiques et des personnalités nationales.

Le RCD : un parti cohérent avec ses idées.

Dirigée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation (Sénat), assisté de Mohamed Boughazi, conseiller juridique du président, et de Mohamed Touati, général à la retraite et ex-éminence grise de l’armée, elle a élaboré un rapport de plusieurs centaines de pages qui a été adressé au chef de l’État le 4 juillet de la même année.

Un accouchement suspendu : la nouvelle constitution égarée dans les procédures.

Cette commission ne s’est pas prononcée sur la manière : la voie parlementaire ou référendaire, d’adoption du nouveau texte. Elle a laissé cette prérogative au Raïs, tant que le texte lui-même ne fixe pas la modalité.

Attendue avant la fin de l’année en cours (2013), la nouvelle constitution est suspendue à l’instar du pays qui, de son côté à citoyenneté ignorée, ne sont pas actuellement fixés sur la santé du président. Cette panne taraude les appareils et leurs dirigeants.

Cependant dans le cheminement du processus d’étude de la nouvelle constitution, Abdelaziz Bouteflika a désigné, le 7 avril, quatre experts, dont une femme. Présentés comme des juristes chevronnés, mais n’ayant jamais fait le moindre commentaire en matière des droits de l’homme en Algérie. Ces algériens sont perçus comme des intervenants sortis d’une fraîcheur sélective que préside l’exclusion des vraies éminences !

Ces quatre experts du palais sont censés dégager une mouture que certainement mijoteront les services de la présidence, en s’inspirant des recommandations et suggestions réunies par la commission Bensalah.

Prochain sujet : La constitution et le modèle d’Etat !

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Voir en ligne : Notre dossier : ALGERIE, régime et constitution

     
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