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La Kafala du Qatar : un esclavage moderne.

Les femmes domestiques, même violées, elles sont emprisonnées.

mercredi 30 avril 2014, par Gros Emile

Le 22 avril 2014, Amnesty International a publié un accablant rapport sur les femmes employées de maison au Qatar. Le pays compte 84.000 domestiques, des femmes étrangères, pour la plupart originaires de pays asiatiques, livrées, sans droits ni moindre défense, à une féodalité esclavagiste insoutenable.

Déjà les législations concernant l’emploi en général sont inhumaines, dans ce monarchie jouissant d’une protection malgré moult dénonciations. Les conditions cruelles réservées aux travailleurs, au Qatar où 94% de la main-d’œuvre est émigrante, ont été montrées lors des constructions des aménagements pour le mondial du football. Soumis à la pratique dite de la « Kafala », les employés étrangers se trouvent piégés.

Amnesty et d’autres organismes font pression sur le Qatar pour mettre fin au système de la « kafala » afin de donner à tous les travailleurs la protection juridique des droits humains fondamentaux.

<doc1258|right> La « Kafala » consiste en un parrainage d’un émigré par un ressortissant local, généralement l’employeur. Elle commence par la confiscation des passeports, ce qui empêche le salarié de quitter aussi bien son poste de travail que l’ensemble du pays, sans l’accord de son patron. Donc ils sont plusieurs centaines à croupir dans des prisons, dans l’attente du retour à leur pays d’origine, même quand aucun reproche ne leur est fait.

La situation des femmes employées de maison est un esclavage insoutenable. Alors que les politiciens des sphères diplomatiques ne cessent de donner des leçons de démocratie et même de bien-être, ils ferment les yeux avec ce petit royaume. Dont les comportements sont continuellement dénoncées, mais en vain : sans riposte de qui ce soit.

Ces travailleuses de maison ont déclaré aux enquêteurs qu’elles travaillent, pour la plupart, jusqu’à 100 heures par semaine et sans bénéficier de repos hebdomadaire. Selon Amnesty, en cas d’abus, ces femmes ne disposent d’aucun recours et peuvent être arrêtées et expulsées pour avoir fui le domicile de leur employeur.

Parmi des centaines de travailleurs migrants, qui ont eu leurs documents de voyage saisis par les employeurs, nombreux restent retenus, pendant des mois dans des centres d’expulsion des émigrés qui abritent actuellement quelques 1500 cas. Parmi lesquels, il y a un peu plus de 400 femmes dont nombreuses ont subi des calvaires, comme des viols, passibles des TPI ET CPI (cours et tribunaux internationaux).

Amnesty International a découvert des preuves que le gouvernement du Qatar est initiateur et protecteur de cette pratique de la « Kafala ». Certains employeurs ont remis les passeports des travailleurs domestiques qui ont fui le traitement qui leur est réservé, aux autorités notamment au ministère de l’Intérieur. Une règlementation ministérielle officielle impose aux travailleurs domestiques de ne pas détenir leurs pièces d’identité.

Des journalistes du quotidien anglais « The Guardian » enquêtaient sur ce sujet depuis janvier 2014. Ceux de l’américain « New-York Times » dépêchés, suite au rapport d’Amnesty Internationale, ont vérifié l’existence des éléments proban,ts d’esclavage. Ils avancent qu’environ 400 à 500 femmes vivent actuellement dans des prisons de transit, après avoir fui leurs employés.

De son côté François Crépeau, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains des migrants, a rencontré un seul travailleur qui aurait réussi à conserver son passeport, quand il a visité le pays du Golfe en Novembre.

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Voir en ligne : Notre dossier : Qatar

     
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