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Le favori des sondages du vote présidentiel en Tunisie est en prison.

Du 2 au 13 septembre, le destin du pays du jasmin à travers la campagne électorale.

dimanche 25 août 2019, par Azouz Benhocine

En une semaine, du 2 au 9 août, l’administration de Tunisie a recueilli les candidatures de la prochaine élection présidentielle. La mort subite du président sortant, àgé de 84 ans, a précipité le pays à organiser prématurément un vote qui a l’allure d’approfondir l’expérience démocratique. Ce qui est dans le contexte régional une avant-garde exemplaire après 2011. La simplification de la procédure a pour exigence d’être munis des signatures de 10 députés ou de 10 000 électeurs. Ce qui se mesure à la politisation de la population réalisant une autre marche...

Le 15 septembre 2019 en Tunisie aura lieu le 1er tour de la présidentielle cruciale. Son épilogue ancrera l’alternance qui est l’ambition démocratique première tant souhaitée par les institutions, les cadres et le peuple. Ce qui apparaît d’emblée, alors que le pays s’y prépare, il y a très peu d’idées et de lectures des programmes. Alors les personnes sont plus visibles dans la course que leur projet.

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Originellement l’opération était programmée pour le 10 et 17, pour 2 tours, en novembre 2019. C’est le second vote du genre, depuis la chute du despote Ben Ali il y plus 8 années. Il été avancé suite au décès du président, Béji Caïd Essebsi, en juillet 2019. Et en conséquence, tout le planning électoral a été chamboulé. Ce scrutin au suffrage universel du chef de l’Etat, devait être précédé par des législatives.

A première appréhension la modernité et l’archaïsme qui étaient représentés par des chapelles idéologiques, islamiste et progressiste, n’est pas le moteur présentant la dialectique sociétale. Maintenant que commence le grand manège de la campagne où se multiplie l’action politique, d’autres arguments sont mieux portés par les partis.

Cette confrontation d’ailleurs commune au Monde arabe et certains pays comme l’Iran ou la Turquie, est partout remplacée par l’opposition entre la classe politique traditionnelle et la nouvelle dite antisystème. La première s’accommode de l’escalade de terreur contre le peuple par l’émulsion du religieux et du politique, alors que l’ère de la culture digitale révulse le prosélytisme confessionnel.

En Tunisie les vieilles contingences sociétales, comme le tribalisme, ont encore la peau dure. Le clivage régionaliste semble se référer à moult géographies et territoires. En Afrique et dans le Monde arabe, ce sont de tels paramètres d’appartenance qui priment sur les faveurs idéologiques liés aux partis ou philosophiques attachées aux projets de sociétés.

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Un fait peu anodin est venu troubler le cheminement des préparatifs qui paraissaient sans moindres hic. L’arrestation de l’homme des médias, sorti de l’écurie de de Canal+, Nabil Karoui, qui est à la tête de TV-Nessama. L’homme au parcours exceptionnel, a aussi initié avec Béji Caïd Essebsi le parti Nibaa Touness (appel de Tunisie).

Selon l’instance institutionnelle chargée de cette élection, il est maintenu candidat à la présidentielle, tant que sa culpabilité n’est pas établie et sa candidature jouit de toute sa solvabilité. Malgré l’entrave qu’il subit, Karoui est annoncé 1er des sondages. L’instruction judiciaire date de 2017, alors qu’en Tunisie même un condamné peut se présenter, sauf si son jugement indique le contraire.

La Haute autorité de contrôle de l’audiovisuel (Haica) et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), ont interdit, par décision du vendredi 23 août, aux bouquets médiatiques, connus proches ou complètement affidés aux candidats, comme Karoui, de couvrir le vote et la campagne. Ce qui concerne précisément les chaînes de télévision Nessma TV, Zitouna et la radio Quran, les deux proches d’Ennahdha et au financement douteux.

Le tissu humain (la société) de ce pays d’Afrique du nord a tellement sa conscience politique clarifiée, pour ne pas dire qu’elle s’est sécularisée. Avec les années qui lui ont donné une étoffe de modernité en dépit que la 1ère force politique est celle des frères musulmans, représentée par Ennahdha. S’il serait difficile de faire apparaitre des opportunistes ou bien des aventuriers à ce vote, malgré une centaine de proclamations de candidatures, le glissement dans l’obscurantisme est omniprésent.

Liste préliminaire des candidats l’ISIE.
Tableau avec fusion
Nom & Prénom Type candidature/parti
Mohamed Abbou Courant démocrate
Saïd Aïdi Bani Watani
Hatem Boulabiar Indépendant
Abid Briki Tunisie en avant
Youssef Chahed Tahya Tounes
Selma Elloumi Al Amal
Elyes Fakhfakh Ettakatol
Hechmi Hamdi Courant de l’amour
Hamma Hammami Indépendant
Néji Jalloul Indépendant
Hamadi Jebali Indépendant
Mehdi Jomaa Al Badil Ettounsi
Nabil Karoui Au cœur de la Tunisie
Seifeddine Makhlouf Al Karama
Omar Mansour Indépendant
Mohsen Marzouk Machrouu Tounes
Moncef Marzouki Hizb el-Harak
Abdelfattah Mourou Ennahdha
Abir Moussi Parti destourien libre
Lotfi Mraihi Union patriotique républicaine
Mohamed Seghaïer Nouri Indépendant
Mongi Rahoui Front populaire
Slim Riahi Nouvelle Union nationale
Safi Saïd Indépendant
Kaïs Saïed Indépendant
Abdelkrim Zbidi Indépendant
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Voir en ligne : Notre dossier TUNISIE

     
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