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5 Octobre 2019, l’insurrection des exclus en Algérie est plus qualitative

Des intellectuels marginalisés par une ruralité se payant une identité pénétrée de barbarie

vendredi 4 octobre 2019, par Djamel Damien Boucheref

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L’idée de regagner l’identité berbère en 1980, fut une manifestation de jeunes qui a été le prélude à la lutte combative pour la citoyenneté qui dure encore à ce jour. Elle riposta à une double censure. Une conférence de l’intellectuel Mouloud Mamri dans le campus de Tizi-Ouzou, et auparavant la pièce théàtrale de Kateb Yacine qui a pour titre la "guerre de 2000 ans", subirent l’interdit. Alors éclata, le printemps berbère, la colère juvénile mais surtout d’étudiants et de militants...

Ces faits bien ancrés en Kabylie annoncèrent le 5 octobre 1988 qui demeure une date historique dans le parcours de l’Algérie contemporaine. Mémoriel parce qu’advient la fin du parti unique, usurpant le symbole "FLN", qui monopolisait le pouvoir. La population était sortie, après une masse de jeunes, pour briser l’emprise des corrompus bureaucrates et la montée en puissance de la médiocrité. Ils avaient campé l’ensemble des ressorts vantant des logiques d’édification de la jeune nation.

Il n’y a pas de profil politique ou typique du manifestant du 5 octobre 1988 en Algérie. C’était une majorité d’exclus de la prédation qui frappait la rente algérienne, elle-même amaigrie par un baril de pétrole avoisinant le prix des 10 dollars. Le temps des vaches maigres qui a commencé en 1985/86 a duré. Alors que le programme de développement a été effacé par le PAP (programme anti-pénurie). Il devint dur avec la « hogra », une exclusion s’élargissait. Les frustrations s’agrandissaient dans de larges franges de la population, quand les importations de produits de consommation leur devenaient inaccessible.

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Face aux manifestations qui, au lendemain et lors des jours suivants, se sont répandues à l’ensemble des villes du pays, l’état de siège a été décrété. Les chars et les troupes de l’armée vinrent stationner dans les rues et leurs élites prirent les points sensibles. Quand des tirs de sources inconnues ont été entendus au sein des protestations d’Alger, certains des jeunes et des policiers disent qu’ils les ont visés. Les militaires ont donc utilisé leurs armes, ne sachant de quelle manière répliquer dans l’atmosphère de chaos.

La grande ignominie qui carapace les événements du 5 octobre 1988, est que certains publicistes et même historiens laissent croire qu’une partie, qu’ils désignent par aile ou clan du pouvoir, a fomenté les manifestations. Leur spontanéité rappelle grandement celle du Hirak en 2019. Alors que là, c’est à la fois une ignorance, voire un mépris, de la volonté du peuple pour s’en sortir et fonder son rêve de se munir d’une nation digne et d’institutions à la hauteur de ses ambitions.

En réalité, avant le 5 octobre, lors des semaines précédentes, des arrestations ont été opérées dès début septembre, dans les fiefs de ce qui était le PAGS (Parti de l’Avant-Garde Socialiste). Notamment au niveau des syndicalistes du port d’Alger et les intellectuels et artistes des grandes localités d’Annaba, Oran et Constantine.

Ils étaient interrogés de cette question : « qu’est ce vous préparez ? » C’était les seuls agitateurs qui bougeaient depuis même le coup d’état de Boumediene en 1965. Et qui suivirent les projets du socialisme spécifique de Boumediene, tantôt en les critiquant ou les soutenant, selon leurs objectifs et contenus.

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Au soir de la journée du 5, les manifestations sont devenues d’une ampleur qu’aucune force ne pouvait contenir. Mais surtout elles allaient à la dérive des saccages. A l’époque, l’artiste Ma toub Lounes, partisan des manifestants les suppliait de ne rien casser. Ce qui est la "Silmiya" (paisible) de 2019. Il a été agressé par des gendarmes et blessé. Et qualifiait de bonne augure les prétentions des protestataires que personne ne pouvait encadrer ou contenir.

On comptait de nombreux blessés et de nombreuses arrestations parmi les insurgés. Ils étaient infiltrés par les délinquants qui s’attaquaient aux biens des grands espaces publics de commerce et aux vitrines pour s’en servir de marchandises. Certains s’en prenaient aux policiers à titres de revanches d’arrestations ultérieures, qui étaient de vrais persécutions "HOGRA"...

Puis le lendemain, les mêmes séditions de rue éclatèrent dans les villes algériennes, sans épargner aucune agglomération chef-lieu de wilaya (département). Alors certaines comme Sétif, Constantine, Bordj-Bou-Arréridj avaient déjà, depuis quelques mois et depuis même 1986 vécurent des répressions de militants de gauche. A chaque fois les émeutiers s’en prenaient aux symboles de l’Etat et services publics...

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