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Algérie : la santé pour tous, un droit constitutionnel

Manifestations au chevet de Bouteflika à Paris et à Alger aux portes du gouvernement

dimanche 9 juin 2013, par Azouz Benhocine

S’il y a un domaine qui relève de la dignité humaine pour les algériens, c’est bien la santé pour tous et sans disparité. Deux rassemblements se sont tenus samedi 8 juin 2013, à Paris où Bouteflika est soigné et à Alger, afin que ce qui était jadis « la médecine gratuite » revienne, au moins accessible avec la qualité et les normes louables, pour en faire bénéficier toute la population.

L’appel a été lancé sur les réseaux sociaux, par des citoyens épris de faire cesser les souffrances de leurs semblables. Ils ont voulu par cette action exiger des autorités de construire des structures de santé, et plus prioritairement aux prisons selon les slogans qu’ils scandés et brandis sur les écriteaux. Le calvaire des cancéreux algériens est la tare d’un pays, dont les énormes richesses sont sujettes à des prédations de détrousseurs, et dont la gouvernance qui le préside creuse d’énormes injustices.

Ce n’est pas la 1ère fois en Algérie que la question de la constitution revient aux débats sociétaux et politiques. Tellement cette législation matrice de toutes les dérivées réglementaires et inspiratrice de l’orientation politique, est habitée de contradictions. Telle son indication paradoxale aux libertés démocratiques, et en même temps imposant la conviction religieuse sans distinction des choix d’une conscience ou d’une autre.

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La constitution occupe une place primordiale dans nombreuses actions qui militent pour la construction d’un Etat moderne. Telle est l’aspiration des algériens à un régime qui émane d’eux, comme société équilibrée et puisant de sa mémoire la justesse de son devenir. Ces manifestants ont cette fois aussi, comme le montre le document ci-joint, inscrit les principaux articles constitutionnels relatifs à la santé comme des droits intangibles pour une citoyenneté digne.

Le contexte, l’attachement aux valeurs citoyennes.

Alors que la maladie de Bouteflika a franchi son 40ème jour, la majorité des algériens se démènent dans une quotidienneté où la difficulté élémentaire est insensée au regard des ressources du pays. Il est même fastidieux d’énumérer les désespérances qui touchent nombreux secteurs. Comme l’éducation, où le dernier examen du bac est entaché de tricheries dénoncées par les enseignants, eux-mêmes victimes de violences à armes blanches… Le pays continue de sombrer…

Encore plus abominable, la maladie, du chef de l’Etat dont la légitimité actuelle est tirée d’une falsification de la constitution, est assiégée d’un innommable black-out. Cependant cela suscite des ambitions d’une insoutenable indécence. En effet de réitérés personnages des règnes antérieurs osent s’avancer sur la course pour accaparer encore une autre fois le pouvoir, au détriment des intérêts collectifs.

En revenant sur la scène publique par les voies encore plus grossières et opportunistes, ces prétendants à relever le président, négligent le peuple. Le sujet de la santé de la collectivité nationale est redevenu central sans que les opinions médiatisées n’y attachent importance, surtout ceux qui aspirent à diriger. Une course effrénée est engagée pour occuper un Koursi vacant ! Benflis, Benbitour, Hamrouche... une liste de ceux qui se soignent bien à l’étranger est ... !

La santé des algériens est revendiquée, par les praticiens d’abord qui se veulent exigeants pour leur travail. Et qui ne se laissent pas hallucinés par ce qui est miroité et mis au devant. Ce besoin primaire aliéné par les politicards tous sortis du sérail, n’est qu’une nécessité due au peuple. Equitable, elle n’admet pas les souffrances généralisées, et rappelle aussi les moult problèmes d’une population déshéritée de ses moindres droits, les plus modiques et légitimes à la fois.

Au lendemain même de l’hospitalisation de Bouteflika, des grèves ont éclaté dans plusieurs établissements sanitaires du pays.

Mais le fait médical empêchant le président de gouverner a fait plus d’ombres sur toutes les revendications sociales dont celles des médecins. Des praticiens négligés par leur ministre arrogant qui leur a refusé tout dialogue. Et a aussi manœuvré avec le syndicat officiel et corrompu, l’UGTA, pour opposer leurs subalternes des paramédicaux afin que la majorité factice opte à une reprise du travail.

Alors que depuis des années, toutes les revendications sociales en Algérie sont inaudibles et souvent frappées de la main de fer du pouvoir despotique.

Ces derniers mois, nombreuses mobilisations ont été noyautées surtout et aussi par les islamo-fascistes par exemple, pour qu’elles soient détruites et bloquées par ces manipulateurs. Alors qu’habituellement, elles brimées et persécutées.

Amel Chekkat, l’une des animateurs des deux manifestations à Paris et à Alger a écrit sur sa page Facebook.

Mobilisation pour le Droit à la santé pour tous en Algérie.

Samedi 8 juin 2013, deux rassemblement se sont tenus à Paris et Alger , le même jour et à la même heure, chaque rassemblement a réuni une trentaine de personnes, qui entendaient interpeller les autorités algériennes et leur demander de prendre les mesures pour permettre aux algériens malades de se soigner dignement dans leur pays, les organisateurs (Amel Chekkat et Belaid Ait Meziani pour Paris, Reda Merida pour Alger) dénoncent le mépris et l’arrogance de l’Etat algérien envers ses malades et envers les syndicats des professionnels de santé, un Etat qui selon eux, "laisse mourir son peuple à petit feu, créant un génocide à ciel ouvert", un état de fait qui les scandalise. "Le droit à la Santé est inscrit dans la constitution" déclarent les organisateurs, et Amel Chekkat de finir : " à Paris, Alger, et même dans d’autres villes, nous continuerons à nous mobiliser pour l’accès aux Droits fondamentaux des algériens, et pour le changement radical de ce système, un système auto-installé qui doit rendre aux algériens l’Algérie qu’il leur a volée."

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Voir en ligne : Notre dossier : ALGERIE

     
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