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La bataille de Hodeida au Yémen, l’échiquier de plusieurs rois sur la diagonale

L’Iran et l’Arabie Saoudite s’affrontent pour le contrôle du Golfe d’Aden...

lundi 18 juin 2018, par Azouz Benhocine

Les volumes de pétrole et de gaz qui transitent par le Golfe d’Aden et la mer ont estimés à plus de 3,4 millions de b/j de pétrole et à plus de 12% du GNL mondial. L’Iran, avançant ses pions dans région du Moyen-Orient, aspire à contrôler le Yémen en installant un pouvoir Houthi, c’est-à-dire chiite. Ce qui lui permet de faire main basse sur la baie située entre la corne de l’Afrique (Somalie) et la péninsule arabique (Yémen) et où le canal de Suez desserve plusieurs armateurs. Une guerre du genre fréquent au Moyen-Orient qui n’est pas une dérive quelconque, mais basée sur des stratégies sans failles...

L’opération militaire de prise du port de Hodeida au Yémen n’est pas assurée d’un succès, alors que seraient donc les conséquences ? Mais d’emblée il faut savoir qu’une importance stratégique motive cet assaut de reprise de cette infrastructure de la 4ème ville, avec 600 000 habitants. C’est delà que les Houthis leurs aides venant d’Iran. Beaucoup d’experts considèrent que de l’épilogue de cet assaut de la coalition conduit par l’Arabie Saoudite adviendra aussi le résultat de tout le conflit, même s’il est peu probable qu’il prenne fin.

La semaine dernière, l’ONU de son côté a averti que les combats urbains pourraient mettre en danger la vie de 250 000 personnes. Auaaravant, l’organisation internationale a été impuissante partout de solutionner les crises. Le communiqué du gouvernement exilé du Yémen, soutenu par les forces saoudiennes et émiriennes, dit que "tous les moyens pacifiques et politiques" pour éliminer les Houthis avaient été épuisés. Depuis 2015, Hodeidah et son port porte incontournable pour accéder au pays est détenu par les Houthis. 

L’opération militaire actuelle qui vise à mettre fin à une situation d’échec d’une guerre inutile par la force, met les Saoudiens à bout de nerfs. Certains gouvernements européens se disent critiques à l’égard de cette expédition de la coalition arabe au Yémen, mais en réalité ils se servent de la vente d’armes pour alimenter les clivages. Malgré la menace que représentaient les milices Houthies pour les lignes maritimes internationales, via la mer Rouge et le golfe d’Aden, ces mêmes européens jouent au pourrissement en n’aidant pas la paix. 

Plutôt dirigée par l’Arabie saoudite et les EAU, l’expédition militaire prévu contre le port yéménite de Hodeidah déterminera très probablement l’issue de la guerre qui n’est pas uniquement civile mettant seulement des yéménites en belligérance. Le gouvernement yéménite, reconnu par l’Arabie Saoudite et ses alliés, est en confrontation avec les rebelles houthis, soutenus principalement par l’Iran. Le Hezbollah libanais peut aussi être présent selon la lecture réductrice des rivalités régionales. 

La pression internationale est incessante sur la coalition pilotée par les Saoudiens afin qu’elle n’attaque pas Hodeidah. De leur côté les agences humanitaires sont inquiètes des conséquences pour les civils, c’est la seule voie qui peut faire parvenir les aides dont la primordiale de l’alimentation. Une grande partie du Yémen est sous le contrôle des Houthis ou bien d’autres régions sont carrément contrôlées par Al-Qaïda. Même ce dernier argument ne donne pas quitus à la monarchie saoudienne pour sa dernière aventure guerrière de Hodeida.

En dehors de la limitation de l’influence iranienne dans le Moyen-Orient, le but de l’offensive pour s’emparer du port de Hodeida est une tentative de rajouter la famine à une population désignée comme des plus misérable de la Terre. Et qui est maintenant frappée fatalement par une guerre fomentée par l’ingérence d’un voisin hégémonique, sectaire et en violation des moindres droits humains. En réalité cette dernière bataille dite stratégique mobilise davantage les Houthis. Leurs assauts sont plus fréquents dans les banlieues de Seham et de Qazabah. 

La bataille navale est engagée après que sur terre, les sunnites partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi réfugié en Arabie s’affrontent depuis 2014 aux chhiites Houthis. Certains rapports d’agence de presse de la région ont déclaré qu’un navire de la marine de la coalition arabe avait été détruit dernièrement, alors que les bateaux de guerre saoudiens et émiriens se sont positionnés juste au sud de la ville depuis déjà 2 semaines. 

La fermeture du port de Hodeida forcerait les pétroliers et les méthaniers à naviguer autour de la pointe sud de l’Afrique. Ce qui immobiliserait les pétroliers pendant des semaines et fera grimper les coûts de tous les marchandises empruntant cette voie primordiales dans les échanges internationaux. La suppression de la menace que l’Iran, via les Houthis, contrôle ce point yéménite, est considérée par certains pays comme une nécessité. Non pas pour le Yémen et les membres de la coalition arabe, mais surtout pour l’économie mondiale.

Description de cette image, également commentée ci-après
Par Ali Zifan — The map image is based on Template:Yemeni Civil War detailed map. Used blank map :Yemen location map.svg, CC BY-SA 4.0, Lien

Carte de Mark Monmonier
  Contrôlé par les Houthis et les loyalistes de Saleh
  Controlé par les loyalistes de Hadi
  Controlé par AQPA (Al-Qaïda)
  Contrôlé par l’État islamique

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