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La physiologie traditionnelle chinoise contre le paludisme au Nobel de médecine.

Quand un laboratoire s’intéresse à des médications ancestrales

mercredi 7 octobre 2015, par N.E. Tatem

Maladie qui a accompagné l’évolution de l’humanité, le paludisme fut longtemps un casse-tête mortel. On estime à environ 50 000 ans sa présence, notamment les fièvres pudiques de l’empire romain et d’Egypte ancienne. En 2012, on dénombre 207 millions de personnes malades et 627 000 décès. Un type de moustique très présent dans les zones chaudes étant le vecteur principal du parasite. Ce dernier est le "Plasmodium", un genre de protozoaires, dont cinq espèces causent le paludisme chez l’être humain.

Tu Youyou  : pharmacologue qui a renouvelé le traitement du paludisme, co-lauréate du Nobel de médecine 2015.

La pharmacologue chinoise Tu Youyou

En 1967, un programme de recherche de dépistage, sous le nom de projet 523, a été mis en place par l’Armée populaire de Libération de Chine pour trouver un traitement adéquat à la maladie. Une femme gée aujourd’hui de 85 ans s’est consacrée à cette recherche impulsée au niveau de cette région du Monde, où communistes chinois et vietnamiens ont réagi, alors que l’Asie qui les abrite est en proie au redoutable paludisme.

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La vieille chinoise vient d’être consacrée, avec deux autres scientifiques, de la distinction Nobel de physiologie ou médecine de 2015. Elle est la 12ème femme, contre 206 hommes, à avoir obtenu ce titre qui a été établi parmi les 5 premiers en 1895. Nobel était personnellement intéressé par la physiologie expérimentale pour établir un prix pour le progrès des découvertes scientifiques dans les laboratoires.

Tu Youyou pharmacienne et chimiste s’est employée à puiser de la médecine traditionnelle chinoise, comme prédestinée à la découverte de « l’artémisinine » (aussi connu comme Qinghaosu), l’optimal soin du paludisme dans des régions de pays tropicaux en développement, d’Asie du Sud, d’Afrique et d’Amérique du Sud où des millions de personnes étaient à la transmission.

Son travail était complètement parallèle au suivi fait à cette maladie dans les milieux scientifiques d’Europe où elle a aussi fait de grands ravages. Et où le nom de cette maladie a été vulgarisé et plusieurs travaux ont été consacrés à la transmission et ce depuis l’avènement de la science moderne.

La maladie a été découverte le 6 novembre 1880 à l’hôpital militaire de Constantine (Algérie) par un médecin de l’armée française, Alphonse Laveran, qui reçut le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1907. Il observa pour la première fois dans les globules rouges de 44 personnes souffrant du paludisme, "l’exflagellation" se produire.

Il a déterminé que les flagelles mobiles dans le sang n’étaient pas des globules rouges altérées, mais bien des micro-organismes parasites minuscules. Des êtres vivants unicellulaires s’y multipliaient végétativement par mitose. Or bien des médecins de l’époque pensaient encore que les protozoaires n’étaient en fait que les globules s’épuisaient.

En 1897 le médecin anglais Ronald Ross (prix Nobel en 1902) prouva que les moustiques anophèles étaient les vecteurs de la malaria. Jusqu’à cette date, le « mauvais air » émanant des marécages était tenu responsable de la propagation de la maladie. Toutes les indications ramènent à l’Afrique l’origine du parasite et sa présence outre-atlantique est due aux expéditions négrières.

Les travaux de recherche contre le paludisme continuent. Un vaccin antimalarique, le SPf6658, basé sur un peptide synthétique, a été mis au point en janvier 1986 par Manuel Elkin Patarroyo. Son efficacité était toutefois assez faible voire nulle vis-à-vis de P. falciparum, une des 5 variantes du parazite.

Charles Louis Alphonse Laveran

Médecin militaire et parasitologiste français, pionnier de la médecine tropicale, connu pour avoir découvert, en 1880, le parasite protozoaire responsable du paludisme. Prix Nobel de physiologie ou médecine de 1907.

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« ?LaveranCrop ? » par Eugène Pirou (1841–1909) — http://bms.beniculturali.it/ritratti/ritratti.php?chiave=ritr0156. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons.

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