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L’islam détourné par les régimes répressifs et les sectes de l’identité réactionnaire

Les régimes arabes imitent les princes saoudiens du culte politisé et des les lieux saints souillés

samedi 16 mars 2019, par Azouz Benhocine

S’il y a des nations arabes qui ont peur du « Printemps Arabe », ce sont bien les monarchies qui sont des dictatures. Nous l’avons dit sur Populi-Scoop. Dernièrement, en janvier 2019, le ministre saoudien des Affaires islamiques, le cheikh Abdullatif Al-Asheikh a condamné les printemps arabes de 2011 et 2012. Il qualifie les révoltes pour le progrès et la démocratie « €¦ en poison et destruction pour l’homme arabe et musulman €¦ ».

Les certitudes sur les pays arabes ne s’appliquent à tous de la même manière. Tuer un journaliste dans un consulat, gazer une partie de son peuple comme en Irak ou bien le massacrer comme en Syrie, sont des crimes qui se déclinent chacun selon son contexte. Dans des pays potentiellement avancés comme la Tunisie ou l’Algérie, la société civile est une avant-garde qui confirme la sécularisation, malgré l’hostilité des nationalismes confessionnels qui planifient avec l’islamisme et ses cruautés.

En réponse aux accusations de Ben Selman dans le meurtre de Jamal Khashoggi (tous nos articles concernant son affaire ICI qui est agent de la CIA parmi les chargés de l’orientation de l’islamisme, le prêche de l’imam de la grande mosquée de la Mecque, le 19 octobre, a fait l’éloge du prince criminel. Les lieux de culte arabes galvaudent des discours démagogiques pour les dirigeants, les croyants impuissants et respectueux du cadre spirituel consomment dans le silence.

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En Arabie saoudite les lieux de prières sont quasi désacralisés et ternis, partout où se tiennent les rituels. Dans une contribution au New-York Times, Khaled M. Abou El Fadl (lire ICI), professeur à la faculté de droit de UCLA (l’Université de Californie à Los Angeles), a déclaré que le prêche pour Ben Selman avait souillé la tribune du prophète.

La grande mosquée blanchit les actes de despotisme et d’oppression du prince Mohammed et du terrorisme islamiste. La légitimité de la garde des lieux saints de l’islam par l’Arabie Saoudite de la Mecque et de Médine, doit être remise en cause. Mais ce n’est pas à l’Iran de donner la réponse. Le pays des Mollahs est pire en matière des droits humains et du fanatisme en général.

L’islamisme reproduit le projet des dirigeants saoudiens qui utilisent, et de longue date, la religion comme un outil de pouvoir politique. La Turquie, l’Iran et le Soudan connu pour les pires modèles répressifs sur Terre, s’inspirent du modèle qui constitue le seul emplacement de pèlerinage.

Chaque année, des millions de musulmans, venant du monde entier, assument à la Mecque pour effectuer le Hadj, pèlerinage qui est un des cinq piliers de l’islam, un devoir au croyant. Cela a permis à la famille régnante les Ibn-Saoud, de revendiquer une forme spéciale de légitimité religieuse, au sein de l’islam sur Terre. Le gouvernement exploite cette mission du sol pour le pouvoir politique.

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En 1744, Mohammed Ibn Saoud, émir de l’oasis de Diriya, a pactisé avec des chefs religieux et des théologiens dont Mohammed Ben Abdelwahhab. Ce dernier a lancé un mouvement religieux ultraconservateur, référence aujourd’hui pour le wahhabisme, fondé sur une interprétation rigoriste du Coran et des traditions du prophète. Un système pseudo-idéologique mais théologique, d’une extrême barbarie…

Le 1er Etat s’est disloqué en quelques années, car la forme de tribu de nomades était lointaine et arriérée même de cette archaïque époque. Un second État a été fondé en 1824, avant de disparaître une nouvelle fois en 1891, pour justement ces aléas de ne pouvoir s’ancrer alors que les invasions colonialistes occidentales frappaient.

Ces dernières aidèrent à la concrétisation de l’actuelle Arabie Saoudite. En 1924 et 1925, la famille Ibn Saoud envahit la Mecque et Médine, les deux villes sacrées de l’Islam ne pouvaient que des enjeux. L’aide de soldats wahhabites fut leur allié. Et en 1932, le royaume d’Arabie Saoudite est proclamé avec l’aide des Etats-Unis alléchés par l’odeur du pétrole. Depuis lors, les dirigeants saoudiens ont continué d’utiliser la religion pour servir leurs intérêts politiques.

image de Christina Hägerfors

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Voir en ligne : Notre dossier Arabie Saoudite

     
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