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THEATRE FRANCAIS : Divorce entre les planches et l’auteur vivant.

Théàtre : les auteurs vivants, 5ème roue de la charrette !

Portes fermées à la majorité des auteurs vivants du théàtre français.

dimanche 30 mars 2008, par Djamel Damien Boucheref

La situation des auteurs vivants et contemporains dans les productions du théàtre français. Si 50% des réalisations qui naissent sont écrites par des auteurs vivants moins de 20% des représentations données aux publics leur sont réservés. Le poids du répertoire classique empêche par la prise en compte des pièces d’auteurs contemporains et surtout vivants est moindre. Qui mieux que les auteurs peut témoigner de son époque.

POUR UN DEBAT CONSTRUCTIF ET AUDACIEUX.

PLAIDOYER POUR LES AUTEURS VIVANTS, les oubliés du système qui tourne en rond donc revient en arrière.

Image hébergée par servimg.com

Les auteurs vivants ne sont pas pris en compte, avec la place réelle qui leur est due, dans la production actuelle du thé tre français. Il ne s’agit pas de sur-considération que visent leurs tentatives d’écriture, juste des expressions qui témoignent de leurs époques, des créations totalement à l’heure où ils existent. Ils accouchent l’image scénique de leur temps qui ne se décline que selon les genres en place : comédie ou drame. Qui peut mieux nous faire parler de notre environnement (temps, lieu et personnage) que ceux qui nous entourent ?

Le CNT (Centre National du Thé tre) avance que 50% en 2006, un peu plus en 2007 etc... Des spectacles montés relèvent des textes d’auteurs vivants. Sans vouloir mettre en doute cette statistique, la croyance est unanime et ferme que les pièces des écrivains vivants constituent bien moins de 20% des représentations données. Des réalisations sont lancées mais restent, aux avant-premières ou au maximum 3 à 4 prestations, en deçà du plein accès aux spectateurs.

Or ce qui est très juste, aussi bien le nombre de représentations que le volume (de la foule composée de prochains à toute plume) du public, fréquentant les salles comme auditoires aux textes des auteurs vivants et des contemporains, leurs sont moindres par rapport à ceux revenant au répertoire classique.

Le débat existe mais il a l’air de s’estomper, côté thé tre du Rond-point parisien ? ! Où une louable initiative déclenchée, il y a quelques années, continue sans vraiment rayonner sur ce qui se fait d’une manière très étendue, générale et partout. Elle accepterait certainement notre modeste observation corrective, qu’elle patauge dans sa tour non affranchie de ce qui passe à tous les niveaux. Elle reste figée...

Molière et Shakespeare occupent le haut du pavé, hélas ! Il n’est pas possible d’accorder aux textes anciens le bon-point. Ils l’ont, tous qui sont rejoués, empoché à plusieurs ères depuis qu’ils sont venus au monde.

D’ailleurs c’est ce label, entre les mains des metteur-en-scènes qui exhibent leurs facultés, affichant leurs bagages, pour reprendre une Nième fois les pièces des noms de jadis. Aussi les critiques applaudissent. Connaître le 4ème art ne s’évalue pas à la maîtrise du répertoire classique, mais à la capacité d’ouverture aux textes du jour et fidèles à la société qui les a vues naître. Aux mesures prospectives qui font émerger de nouveaux talents fondateurs de nouvelles théories littéraires et critiques de la vie...

Ces décideurs : metteurs en scène, régisseurs (dirigeants de troupes) et autres directeurs, en quête de rentabilité tablent sur ce qui leur ameute plus de références en connaisseurs du patrimoine. Les publics déboursant le prix (rubis sur ongle) d’un billet aspirent aussi à voir ces grandes œuvres du passé. Même si on se plaint de la "marchandisation" de la culture, et ces têtes qui dirigent sont les premiers à le dire... Les voies sont balisées selon un système inébranlable de reproduction, de reprise, de rab chage et d’adaptation de pièces largement popularisées à travers même les siècles.

Ils nous disent unanimes : il y a peu de bons textes actuellement.

Mais est-ce qu’on se donne la peine de rechercher des auteurs pouvant se substituer de leurs talents à aux grands noms du passé ? Niet... pour raison économique.

Lit-on les auteurs qui tentent de se frayer une place dans le répertoire joué ? Là encore, jamais dans le système éducatif (écoles, collège, lycées et campus universitaires)... Point chez les libraires et les bibliothèques... Le roman, et depuis quelques années l’ouvrage jetable du genre biographie people, est en avant-scène.

Quand Madonna fait une sortie avec un texte d’auteur vivant (jouant en Angleterre 2006), son message est aussi bien dans son geste que dans ce qu’elle interprète. Notons que cette illustre star/dame, renommée pour sa musique est issue d’une école de dramaturgie, avant de s’adonner aux mélodies endiablées. On prend cet exemple parce qu’il démontre que les cieux lointains sont plus ouverts pour ne pas dire cléments envers les écritures de leur époque, et les artistes actifs se montrent prolifiques en étant plus sensibles que les décideurs des bureaux.

Les institutions, metteur-en-scènes et autres régisseurs (de troupes et de salles) reçoivent des textes susceptibles d’êtres joués. Avant tout, destinés aux acteurs, aux planches et à leurs publics.

Mais ces mes semblent êtres sans vies. L’auteur vivant est en face de dos qui lui sont comme des murs infranchissables.

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Messages

  • Comment pouvez vous écrire de telles bétises...au lieu de vous fier au CNT ou à qui que ce soit, allez sur les sites des scènes nationales et regardez vous mêmes vous verrez que seulement 12 à 13 % de la programmation sont dédiées au répertoire ! Tout le reste est du spectacle vivant d’auteurs contemporains (y compris chorégraphe, circasiens, et chanteurs....). Et dans les pièces de répertoire seulement les tubes ! avez-vous déjà vu Nicomède de Corneille, ou Athalie de racine...sans compter les joyeuses commères de Windsor de Shakespeare...non, alors...Moi j’ai déjà vu l’année dernière 4 mises en scènes différentes d’un texte de jean-Pierre Siméon et deux d’un texte de Lagarce...Pouvez vous affirmer que ces auteurs résisteront au temps...et ne sentez vous pas combien ils sont nourris de textes que la génération qui suit n’aura plus la chance de voir ???

    • Salut.

      Mon propos concerne le théâtre, non compris le cirque, la chorégraphie, la chanson... Si vous croyez que les tubes du théâtre classique se comptent sur les doigts d’une main, je vous convie, même si c’est le cas, de vérifier leur Nième reprise. J’affilie la prépondérance des textes anciens, les spectacles livrés aux plus larges publics, à des choix de diverses origines. Celui du public est le plus décisif et est la réussite économique de toute représentation. Ceux des metteurs en scène et autres décideurs sont plus bureaucratiques. Vous soulevez la programmation et 12 ou 13%, selon vous et d’après les scènes nationales, revient au répertoire de jadis. Je tiens à ce que vous vérifiez : qui demeure le plus longtemps à l’affiche ? Et dans cet ordre d’idée les textes classiques ont l’avantage d’être joués par des stars donc leur rentabilité est assurée. Donc le volume horaire revient à qui renfloue mieux les caisses. Les nouveaux talents (jeunes ou d’âge avancé) font des passages. Le CNT livre des statistiques nationaux et croit même qu’ils son honorables aux auteurs contemporains (pas uniquement les vivants) et y inclut aussi : danse, cirque ... tout ce qui est du spectacle vivant.

      Et mon prochain sujet concerne les discrimininations dans les pratiques des arts en général et ceux scèniques en particulier. Savez-vous que d’après la composition socio-ethnique de la société française, des sous-citoyens n’ont pas accès au théâtre en amont et en aval, c’est-à-dire en tant qu’auteurs, acteurs... et en tant que spectateurs. Mais c’est une autre histoire.

      Mon article parlent des auteurs vivants. Et c’est au niveau de l’écriture que les portes se referment le plus pour nos contemporains et à la face des exclus, des populations dites périphériques...

      Cordailement.