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La Libye recherche une nouvelle aide pour surmonter sa crise

L’ingérence étrangère et la menace qui se rapproche de l’Europe.

samedi 23 août 2014, par Gros Emile

Inachevée, la transition libyenne est des plus compliquées parmi les révoltes du "Printemps Arabe". Avec la situation syrienne qui, de son côté, n’inabouti pas en changement, l’expérience de destitution du maniaque Kadhafi a viré au désordre que la sociologie tribale a créé. Les sociétés post-coloniales arabes allient leur conservatisme à l’éveil quasi global de l’islamisme sectaire, que les "Frères Musulmans" ont eu à propager pendant bien des décennies à partir d’Al-Azhar.

Les Libyens avaient de grands espoirs après la libération de la dictature, de leur pays en 2011. Mais maintenant ils sont face à l’escalade de la violence, explosive en 2014. La population voit se réduire la disponibilité de la nourriture, de l’eau et du carburant et tous autres fournitures aux civils.

Ce n’est pas le cas des milices armées qui se battent pour gouverner le pays, leurs moyens ne cessent de s’agrandir. Trois ans après la révolte, les structures politico-administratives s’effondrent et les pouvoirs régionaux s’effritent face à la montée en puissance des milices, hostiles à l’idée même d’un État de droit. L’islamisme redouble sa pression, avec l’apport des réseaux religieux des mosquées, pour maintenir le chaos.

Les forces en place en Libye n’arrivent pas à négocier une solution au conflit interne. Elles maintiennent des contacts entre principaux acteurs politiques de la Libye, que sont les Frères musulmans, l’Alliance des Forces nationales et les chefs des milices belligérantes de Misrata et Zintan. Alors que les institutions officielles (assemblée, gouvernement et armée) sont devenues inopérantes.

Les stratèges internationaux redoutent un bastion terroriste proche de l’Europe.


Les Etats-Unis et leurs alliés ont des intérêts stratégiques et doivent veiller à ce que la Libye ne s’effondre pas dans la guerre civile pour devenir un refuge pour Al-Qaïda ou d’autres groupes terroristes, qui ont une courte distance pour frapper l’Europe. En effet, une force de frappe non-maîtrisée est, en Libye, entre les mains de personnes entraînées à la guerre et pouvant fomenter rapidement un conflit armé régional.

Le site de l’aéroport international de Tripoli, a été fermé depuis le 3 juillet, en même temps certaines missions diplomatiques et humanitaires de l’ONU se sont retirées de Libye. Benghazi à l’Est du pays, d’où est partie la révolte contre le despote, était depuis 2011 en vedette. Elle a continué à l’être, quand le général Khalifa Haftar l’a élu comme siège d’un projet de redressement au changement de régime. En vain...

Chaotique, la transition de la dictature à un régime souple ou démocratique reste à réaliser. Le vide du pouvoir en Libye, qui a duré plus de 3 années, a donné lieu à une fausse route. La contrebande d’armes, de drogues et de personnes à travers le Sahel, sont devenues des possibilités encourageantes à l’islamo-terrorisme. Ce dernier a investi des filières de recrutement dans la région d’Afrique, du Maghreb et du Proche-Orient. La situation libyenne lui fournit des ressources pour la formation les djihadistes.

Les puissances « de l’ingérence » qui sont venues en aide aux insurgés qui allaient se faire écraser, dans un bain de sang, n’ont pas souhaité s’impliquer dans la reconstruction politique du pays. Elles ne se sont pas impliquées pour assurer de façon temporaire la sécurité des libyens. Ce qui est en réalité, un démantèlement de l’Etat-nation (la djamahirya) que la dictature a tenté de fonder.

Cette mesure laisser les Libyens s’occuper de leur destin, a évoqué le respect de la souveraineté nationale. Mais aujourd’hui, les députés libyens émettent l’hypothèse d’une intervention de la communauté internationale pour protéger les civiles et les institutions étatiques.

Une fois de plus, les objections sont nombreuses, et certains refusent l’aide internationale pour conserver l’autonomie et l’indépendance politique. Or, elles ne prennent pas entièrement leur responsabilité. Lors de son dernier déplacement aux Etats-Unis, le premier ministre Thinni a averti que la Libye est à risque d’être divisée. Il a appelé à une intervention internationale pour mettre fin aux combats, ou au moins protéger les installations clés et des populations civiles.

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Voir en ligne : Notre dossier : ALGERIE - Libye et EIIL (terrorisme islamiste).

     
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