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L’islam en France : la fusion des civilisations, passion médiatique questionnant la société.

L’Ifop exploite ses données de 20 ans pour analyser l’Islam en France.

mercredi 2 septembre 2009, par Azouz Benhocine

Les documents contenant les résultats glanés de recherches effectuées pendant 2 décennies, 1989 à 2009, sont épluchés... La constance se dégage, mais l’enraiement va être tranché en un débat public et de société !

Jamais peut-être un mois de Ramadan n’a autant suscité de questions que celui de 2009. Chaque année apporte son lot de commentaires, d’explications et de débats… Les choses s’approfondissent, la Burqa surgit dans les décors et l’intéressement institutionnel français… De quoi donner matière à dresser l’autopsie…

La présence de l’islam en France décryptée selon des outils statistiques de la prestigieuse et non moins dynamique IFOP(*). Selon une importante synthèse de données recueillies, depuis 20 ans sur la présence de l’islam en France, il se révèle que ce qui progresse plus fortement est l’identification à l’islam et non la pratique religieuse. La personnalité prime sur la piété !

D’où on peut déduire une cristallisation ethno-communautaire, chez l’individu qui a place à la vitrine de la dernière des grandes révélations monolithiques, la prophétie donnée à Mohamed. Au lieu d’une stricte appartenance musulmane, l’identification cultuelle est majoritairement reconnue en les non-pratiquants. La prière progresse de façon inconstante : une baisse marqua la période 1989-1994, ensuite elle reste stable jusqu’en 2001, puis à nouveau une hausse rapide qui ne compense pas le recul des années 1989-1994 (41% de personnes déclarant prier quotidiennement en 1989 pour 39% aujourd’hui).

Cette analyse se fonde sur les données déjà acquises, donc sans mobilisation d’enquêteurs de terrain mais, seulement le traitement intra-muros de fruits d’anciennes enquêtes. Le document final est téléchargeable -ici-, comme il est sous format PDF, joint à ce sujet.

Ce sont donc les documents contenant les résultats glanés de recherches effectuées pendant 2 décennies, 1989 à 2009, qui sont épluchés. De la période où l’affaire du foulard islamique a été, déjà 20 ans, un choc de culture dans une France assumant sa laïcité, à ce jour. La visibilité paraissant ostentatoire, et la gente féminine se voit le rôle d’une ombre accoutrée de prosélytisme. Le contexte s’y prêtait à l’alarme envers une pseudo-idéologie « l’islamisme ». Les coups médiatiques du terrorisme montrant un holocauste aux portes de la France, au sein l’ex France orientale au Maghreb, ont inspiré ou stimulé que des études soient suivies…

Alors qu’en 1989, l’ancienne métropole coloniale découvre l’expression de la particularité islamique dans les établissements scolaires hexagonaux. A la même époque, se déclencha aussi dans l’ex très vaste département d’outre-mer, l’Algérie, une déstabilisation cruelle exprimée par des insurgés pratiquant une criminalité politique bien drapée, de fond en comble de la nébuleuse qu’elle l’est encore, du fascisme vert…

…Jusqu’en 2009

Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, les archives de l’IFOP se sont fournies de résultats d’autres investigations. Et le 11 septembre 2001 est passé comme un tsunami dans une série de nébuleux cycles conflictuels, le conflit israélo-palestinien et la guerre en Irak ont leurs stigmates. Des causes idéologiques contradictions se sont larvées, entre ce qui est désigné par les civilisations, le monde musulman et l’occident. L’apparence vestimentaire adoptée par la femme musulmane, présume désormais, après 20 ans, la Burqa comme une escalade vertigineuse au style qui couvre entière le visage. Cette tendance revient encore au devant de la scène, et les mêmes actrices du choix costumiers, disent-elles relevant des droits de l’homme de s’habiller comme bon...

Les passions ne manquent dans le magma explosif composé d’une double épreuve. D’une part, celle de l’Europe se questionnant sur l’assimilation des nouvelles populations qui compose son tissu démographique. Et d’autre, celle de l’islam devant les valeurs de modernité et où il (l’islam de spiritualité) aspire à catalyser les contestations. L’ancrage de ces 2 paradoxaux comportements sociaux est le territoire français, où la frange de la population française s’identifiant pleinement à l’islam se confronte à une situation économico-sociale dégradée. Une large exclusion touchant particulièrement les jeunes frappés de 29.5% de chômage, soit le double de la moyenne nationale.

Cette étude fait ressortir clairement que la pratique religieuse a reculé, 33% en 2009 se disent croyants et pratiquants, ils étaient 37% en 1989. Sur un panel d’un millier de personnes. Mais ceux considérés ressortissants de l’origine musulmane a progressé de 20 à 25%...

(*) Site de l’IFOP

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